mercredi 18 avril 2018

A contre courant. Antoine Choplin.


Pas tant que ça « à contre courant », bien que remontant l’Isère de son confluent avec le Rhône jusqu’à sa source. En ce moment les livres de marcheurs se multiplient, depuis Sylvain Tesson, mais aussi Axel Kahn dans une démarche politique, Jean-Paul Kauffmann  le long de la Marne ou en  plus spectaculaire :
Sa qualité de régional de l’étape l’avait amené sans doute en bonne place à la librairie grenobloise, car nous sommes loin des « Rêveries d’un promeneur solitaire » d’un illustre prédécesseur chambérien :
« Me voici donc seul sur la terre, n’ayant plus de frère, de prochain, d’ami, de société que moi-même »
Découpé en quatre saisons, le projet est intéressant quand il s’agit d’arpenter sous un autre angle des paysages qu’il  a bien connu lors de ses trajets automobiles ou dans ses souvenirs d’enfance.
Il est sincère :
«  La rivière, les arbres, les lieux que je traverse me deviennent indifférents.[…] Tout au plus l’esprit vagabonde, sans continuité, bondit sans consistance d’un objet ou d’une image à l’autre. »
Les rencontres sont rares, à part un motard qui, dit-il, aurait de la matière pour écrire un livre de 10 000 pages mais « ça lui casse les couilles ». Le seul personnage qui avait quelques couleurs était un ouvrier-paysan du côté de Moutiers qui peuplait sa solitude de milliers de statuettes pétries dans la glaise de la rivière... mais c’était de la fiction, nous avoue rapidement l’auteur.
Il a amené Ponge, Michaux dans son sac à dos et plein de référence à Beckett, Hölderlin pour sa recherche d’une transcription du réel :
« On parlerait de la marche comme d’un parcours de crête, entre soi et le monde »

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