mardi 16 janvier 2018

Les damnés de la commune. Raphaël Meyssan.

Comment faire du neuf avec du vieux?Entreprise totalement réussie pour un premier album d’une série qui en comportera trois. Nous suivons un jeune graphiste d’aujourd’hui qui s’est mis à la recherche de Lavalette, un communard qui a vécu dans son immeuble à Belleville.
Les 140 pages sont constituées uniquement de gravures de la fin du XIX° siècle à la minutie caractéristique dont l’austérité du noir et blanc est revigorée par une mise en page dynamique  et sans esbroufe.
Les recherches sont passionnantes qui nous relient à cette période cruelle en suivant les tâtonnements, les impasses, les découvertes de l’auteur nous faisant partager sa passion.
Cet épisode révolutionnaire dont on suit les prémisses, longtemps occulté, avait retrouvé vigueur au moment du centenaire, et bien que la BD ait tenu une place importante quand j’étais chargé de transmission  http://blog-de-guy.blogspot.fr/2009/02/histoire-faire-classe-21.html j’en avais encore à apprendre. Ainsi Jules Ferry maire de paris quittant l’hôtel de ville en passant par une fenêtre envisageait de mitrailler la foule. Le rappel des conditions affreuses dans lesquelles vivaient certains à partir du témoignage de Victorine,  « Souvenir d’une morte vivante » réédité par Maspero, est poignant :
« Le cher petit ne parla plus, mais il prit avec ses deux petites mains les deux montants de son lit. Il s’y cramponna avec une telle volonté qu’il put résister ainsi jusqu’à l’arrivée de son père. Lorsqu’il vit son père, de grosses larmes coulèrent de ses beaux yeux, ses mains lâchèrent prise, il soupira et tout fut fini. » 

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