mardi 5 décembre 2017

Moderne Olympia. Catherine Meurisse.

La romantique Olympia, celle de Manet court les castings et va se rejouer en vrai « Roméo et Juliette », son film préféré, avec un figurant de tableaux officiels où règne l’opulente Vénus.
Jubilatoire révision du Musée d’Orsay où une cinquantaine d’oeuvres nous font de l’œil à chaque case. Lautrec propose des cacahuètes à ces dames, « Les  Oréades » de Bouguereau sont larguées depuis un avion, et Napoléon occupé par sa campagne de France (d’après Meissonnier) regrette :
« Et voilà. On arrive en retard à la fête et y a plus personne sur le dancefloor »
Les bandes rivales des officiels et des refusés venaient de swinguer gaiement dans le genre West Side Story. A l’époque les producteurs savaient bien que le vent tournait.
Vénus voit ses chérubins, qui ne la quittaient pas, disparaître les uns après les autres sous les roues d’une Micheline ou dans le ventre d’un boa de chez le Douanier Rousseau. Elle estime en plus qu’elle n’a pas une gueule pour aller tourner à Argenteuil. Démodée.
Ces 70 pages ont été réalisées en 2014 bien avant son album si juste et émouvant : « La légèreté » qui évoque l'après "Charlie" (2016) et je n’avais rien vu d’elle depuis.
Toute cette énergie, cette intelligence, cette joie de vivre, étaient possibles avant ; maintenant ce n’est pas qu’aux terrasses qu’il faut faire attention, mais aussi à notre rire.

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