lundi 13 novembre 2017

Téhéran tabou. Ali Soozandeh.

Pendant qu’il se fait « tailler une pipe » par une femme voilée, un chauffeur de taxi entre dans une rage folle en voyant une de ses filles tenant la main d’un garçon. Le film commence fort.
Par le procédé de la rotoscopie, les dessins aux couleurs en aplat venant se superposer aux prises de vues, pourraient créer une distance, et pourtant nous prenons la violence de cette société en plein visage.
Tout s’achète : un hymen, la signature d’un mari nécessaire pour chaque acte de la vie de la femme, l’inscription à l’école...
Que d’énergie perdue pour asservir les femmes dont le moindre geste est une victoire, pour tout réglementer, empêcher les musiques qui exultent d’autant plus qu’elles sont refoulées ! Les contournements pour gagner des moments d’évasion sont exaltants. Sous le joug, la moindre manifestation de liberté prend des allures héroïques. Scandé par des prises de photographies d’identité qui doivent changer de fond selon les destinataires, le film en a choisi un décidément très noir.

1 commentaire:

  1. Tu sais ce que je trouve le plus hallucinant, Guy, dans notre universalisme occidental moderne ?
    C'est que nous avons... corrompu les élites du monde entier en les soudant autour de NOTRE vision de l'Unique Rapport Possible entre les hommes et les femmes.
    Et nous nous en félicitons, au nom du progrès !
    Il ne nous vient même pas à l'esprit que ce monde oriental pourrait être plus compliqué que ce que nous avons décidé... qu'il DOIT être afin que nous nous sentions... dans notre bon droit, et du bon côté des barricades.
    Surtout... afin de nous permettre de nous convaincre, bien comme il faut, que nous sommes... libres...
    Hallucinant.

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