jeudi 5 octobre 2017

Les rencontres de la photographie. Arles 2017.

Malgré des expositions fermées en septembre, il est difficile de tout voir à Arles,
mais c’est malaisé aussi de ne pas comparer avec les autres années
et ce cru 17 m’a paru un peu raplapla.
La qualification « rebelles » pour des jeunes suisses imitant James Dean m’a semblé exagérée et l’image du beau mâle en tête-bêche sur l’affiche de cette année n’est pas vraiment renversante.
Les temps ne sont guère à l’invention, ni à la recherche du « moment décisif », et pour la « belle » photographie : il vaut mieux faire tourner un présentoir à cartes postales.
Les portraits posés font un retour en force et la banalité dans les paysages est recherchée : ainsi les lotissements stéréotypés des pavillons Levitt.
Par contre quand sont mis côte à côte géants et nains, il y a malaise, les images et les légendes ne font pas regretter un humour très lourd d’autrefois.
Ce passé s’écroule avec les statues de Lénine déboulonnées en Ukraine d’où se dégage une atmosphère qui tranche avec de froides propositions aux Ateliers.
Dans ces lieux pleins du charme des derniers instants, est en train de s’ériger la tour Luma de Frank Gehry, déjà impressionnante et promettant de belles choses.
Les conditions d’exposition en des lieux très divers sont importantes : les travaux de Jean Dubuffet sont bien mis en valeur et la diversité de la photographie colombienne bien rendue dans l’exposition intitulée : « la vache et l’orchidée ».
De toutes les expos, j’ai préféré «  Pulsions urbaines » où la diversité des pays, des points de vue, des photographes, trouve une cohérence forte sous des thèmes plus clairs que l’intitulé tellement général de cette année : «  Nouvel espace ».
L’enquête concernant « Monsanto » est forte : de « l’agent orange » utilisé au Viet Nam aux OGM et au glyphosate, nous avons toujours à apprendre depuis qu’avec les éternels protestataires nous aurions eu tendance à regarder ailleurs. Là nous sommes le nez dans les embryons déformés, les publicités outrancières, les vies dévastées par une multinationale cynique dont les produits depuis leur fabrication jusqu’à leur usage massif sont nocifs.
Fukushima et ses paysages traversés de films plastiques est un cauchemar
que n’avaient pas envisagé les premiers surréalistes qu’il est intéressant de retrouver à l’heure ou Photoshop permet des collages étonnants.
Dans la profusion des auteurs à dominante latinos, l’exposition consacrée à Masahisa Fukase nous permet d’apprécier l’originalité du japonais, l’« incurable égoïste », parle de notre antisociale société avec une verve qui n’efface pas la noirceur.  

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire