mardi 26 septembre 2017

Le journal du off. Gerschel Saint Cricq James.

Pour les amoureux d’estampes et de politique, ce genre de BD qui se déroule « dans les coulisses d’une campagne présidentielle folle » devrait être pour nous.
Oui, «  journal du off » ça sonne comme « journal du hard » ou  « off » du « festival d’Avignon » : théâtre et one man show. C’est le « off » d’un monde de oufs, politique et médiatique, devenu tellement transparent qu’il en est fantomatique.
Alors que le livre « Un président ne devrait pas dire ça » a été un élément majeur dans le déroulement de cette séquence politique, nous retrouvons les bavardages, les formules amusantes qui tentent de masquer un effondrement du sens.
Le lecteur de la page 2 du Canard n’apprendra pas grand-chose, puisque tant de bienheureux élus  se mettent en scène depuis le « off ». Les petites phrases, les connivences, les haines recuites, on nous les a déjà servies. Peillon tenant conseil dans sa voiture lors des primaires : il me semblait bien que dans le registre foutage de gueule, il était parmi l’un des premiers bouffons.
Ce n’est pas désagréable de réviser ces moments, mais au bout des 127 pages nous ne sommes pas sortis de l’anecdote, dépourvus de clefs qui feraient avancer notre compréhension du phénomène historique en train de se dérouler sous nos yeux.
Macron a beau figurer au premier rang d’une série de personnages alignés comme pour une identification policière, son irrésistible ascension n’était visiblement pas prévue. Pour dire le décalage, Sarkozy et Hollande, tiennent une place importante dans le récit alors qu’ils sont désormais si loin. Personnages certes pittoresques, ils appartiennent au monde ancien.
Va-t-on dépasser la problématique du choix de couleur des cravates relatée à l’orée d’un débat télévisé, pour entrer dans le « in » des problèmes : chômage, école, Europe… ?  

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