vendredi 15 septembre 2017

A quoi bon ?

L’enfant roi a été oublié dans les décisions concernant les rythmes scolaires.
Un  paradoxe de plus à relever pour déplorer ou relativiser, parce qu’en furetant un peu, qui n’a pas ses contradictions ?
Par exemple : je signale présentement mes articles sur "Facebook", que je suis toujours prêt à incriminer.
Pourtant depuis l’ancien monde où je me prélasse, je continue à profiter de la hiérarchisation des informations qui transparaît encore dans quelques journaux en papier. Cette hygiène me semble nécessaire quand sur nos écrans, de charmants chatons se trouvent mêlés, « sans transition », à la ritournelle des protestations, des détestations, entre une belle photo choppée et une image « gore », trompe-l’œil, tatouages et nouvelles du temps qui passe.
Je m’étais mis à lister les comportements auxquels il va falloir que je me conforme, pour éviter de rabâcher en vain chaque semaine : « selfies ça suffit ! » ou regretter le temps des trains avec des voyageurs les yeux dans un livre plutôt que dans leurs phones.
Désormais pour un tapexto, il n’est plus nécessaire de s’asseoir. J’ai vu de mes propres yeux jaloux, il y a quelques temps, une dame au volant, mordant dans son sandwich, en train de téléphoner.
Quand pour manger, une chaise n’est plus nécessaire, alors pour écrire à quoi bon ?
Et d’ailleurs écrire, à quoi bon ?
Et lire ?
Je viens de me plonger dans « Courrier International » sur les motivations des djihadistes : articles très intéressants, comme l’entretien avec Panky Mishra « un penseur de la mondialisation » qui trouve que l’Allemagne s’est forgée en se démarquant de l’Occident, elle qui s’était constituée en appelant à la « guerre sainte » contre Napoléon, porteur d’universalisme.
De ces pertinentes pensées quel est le sort ?
Quant à mes mots emballés dans de vieillottes tournures tarabiscotées, ils refroidiront bien vite dans quelque Data Center (bi) polaire.
En ce moment les Rohingyas sont exposés sur la margelle du puits de l’oubli, mais que pouvons nous dire du monde, au monde, quand les maîtres du monde sont tellement hallucinants ?
Lorsque la litanie des attentats n’est interrompue que par des désastres climatiques, ne peut-on tout confondre dans une tragique fatalité ?
Ces malheurs ne seront pas effleurés par quelques commentaires concernant le réchauffement de la planète ou le constat d’une hausse des attentats au Pakistan depuis que les drones américains ont ciblé quelques leaders radicaux.
Tant de villes à bas là bas et Kim Jong-un /Donald Trump, bombent le torse plus que jamais.
Tant de fenêtres brisées, de poutres maîtresses rompues ; nos rêves d’un monde meilleur en deviennent ridicules.
Si les conditions économiques se sont améliorées pour des millions d’individus, ces progrès rendent plus impatients encore les exilés politiques, les déportés climatiques, les excommuniés…
Alors que sous nos climats plus tempérés, certains aiment rejouer les guerres de décolonisation à coup de copié /collé sur les réseaux sociaux, comme d’autres se refont pour la 36° fois le front populaire en sortant sur les boulevards tambours et jeux de mots qui ne chôment pas, eux.
« L'administration, c'est mesquin, petit, tracassier. Le gouvernement, c'est pénible, difficile, délicat. La guerre, voyez-vous, c'est horrible, mais la paix, la paix, il faut bien le dire, c'est assommant. »
De Gaulle.
…………….
Illustrations copiées dans « Courrier international », « Le Canard enchaîné » et « Marianne ».


  

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