vendredi 28 avril 2017

« En même temps »

J’ai fait une pause (courte) dans mes interventions sur Facebook où il est plus facile de récolter des insultes que de semer une pointe de doute.
« Mettre un signe égal entre Macron et La Pen c’est la banaliser »,
Je vais comme chaque semaine essayer de poser ici quelques mots en évitant de faire le perroquet à la suite de quelques chroniqueurs comme Le Bras dans Télérama parlant de « ceux qui jouent Le Pen comme on joue au Loto ».
Et les joueurs de Loto sont plus nombreux que les lecteurs de journaux !
Dans un autre papier, j’ai préfère la formule qui prête à riches discussions de Dominique Reynié parlant de Macron : « Survivant d’un monde assiégé », que la formule sommaire très reprise :
« Ni patrie ni patron, ni Le Pen ni Macron».
J’ai transmis à mes camarades, l’article de Benoît Hopquin dans le Monde :  
« Que de bravades, de glorioles, de foire aux superlatifs, criées à pleins poumons. Que de fausses excuses, d’accusations puériles, bramées dans les oreilles. Que de gros mots, à défaut d’être grands… »
Si des militants résiduels du PS, mettent leurs déboires sur le dos de Vals, ils se fixent dans cette immédiateté qui nous aveugle ; un Cahuzac avait déjà fait autrement plus de mal. 
Les encartés ont été dépossédés de leurs pouvoirs par les primaires qui ont désigné un candidat à l’identité incertaine, porté par des supporters de dernière minute.  
Cette défaite des partis traditionnels ne s’est pas opérée en un jour, et pas seulement chez nous.
La professionnalisation des politiques pour faire face à la complexité des problèmes s’est installée alors qu’en parallèle, montaient les populismes aux solutions sommaires. 
Les usagers attendent de plus en plus des élites, par ailleurs de plus en plus méprisées.  Nous sommes dans cette ambiance, où un gamin dit "aimer le foot à la télé parce qu'il aime se moquer des joueurs".
Les engagements de jadis se monnayent désormais et le mot « revalorisation » ne s’entend plus qu’en €uros.    
La distance entre les élus et le peuple se maquille sous la démagogie et le clientélisme.
Entre parenthèses, le terme « les gens » n’a pas perdu pour moi sa teneur un peu distanciée, voire méprisante et je ne comprends pas s’il y a un degré particulier de lecture chez JL Mélenchon qui abuse de cette expression. 
Ces primaires avaient le goût de la démocratie, « son nom sonne comme un nom d’alcool, mais ce n’est pas de l’alcool », un produit qui vient du nouveau monde. Et les supporters, de tous les candidats de secouer des drapeaux fournis par les organisateurs et de scander : « Brigitte ! Brigitte » ou « Résistance ! Résistance ! » pour ceux qui ont quelques fantasmes héroïques.
Les enfants gâtés qui n’ont pas eu ce qu’ils espéraient, montent d’un cran dans une colère bien  entretenue sous le label juvénile : « Insoumis ». Le peuple, désormais jugé bien ingrat, n’a pas été assez fin pour apprécier en nombre suffisant tout ce qu’on lui octroyait. Il est devenu méprisable. Et ce ne sont pas seulement  les fondamentaux d’une certaine urbanité, base du « vivre ensemble », qui sont jetés aux orties, mais ceux de la démocratie; pourtant le peuple a parlé. A ce moment, le déni a effleuré les plus aguerris.
Le vote, c’est le passage à l’âge adulte et l’ajout du terme « utile » devenait inutile. 
Mon bulletin ne vaut pas plus que celui du voisin, ni moins, c’est l’égalité, et le capricieux a beau taper des pieds ou casser les abris bus ; la réalité est là.
Ceux qui avaient apprécié le « sang dans la bouche » qui leur viendrait au cas où leur adversaire serait élu, ont des « pudeurs de gazelle », des vapeurs, quand sont ressorties les paroles de leur discret leader :
« Quelle conscience de gauche peut accepter de compter sur le voisin pour sauvegarder l’essentiel parce que l’effort lui paraît indigne de soi ? Ne pas faire son devoir républicain en raison de la nausée que nous donne le moyen d’action, c’est prendre un risque collectif sans commune mesure avec l’inconvénient individuel. » 2002
Il n’empêche que l’hystérisation des enjeux, les voix en colère qui se trompent de voies, ont refroidi un certain nombre d’électeurs qui ont été rassurés par une vision plus positive de l’avenir de notre pays avec EM. Son amabilité énerve les cagoulés, ennemis déclarés de la démocratie.
Mais à l’instar d’Aimée Jacquet conseillant Pirès : « Muscle ton jeu, Robert ! » le jeune homme a posé le masque de Oui Oui.
L’expression  souvent retenue : « En même temps » qui ponctue ses réponses, me plait bien car elle empoigne la complexité des problèmes.
En ayant pris des personnalités des deux côtés ; il s’en prend des deux côtés, des flèches.
Dans tous ces chamboulements, j’ose m’avouer que Bayrou est tout à fait respectable, et trouvé Poutou qui prône par ailleurs la tolérance, stupide et bas, à ne pas vouloir s’asseoir à côté d’Estrosi. Le maire de Nice m’a paru le plus clair vis-à-vis du Front National.
Je voterai Macron pour la deuxième fois et n’hésiterai pas pour les législatives : « En Marche ! »
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Dessins du « Monde » au dessus et du « Canard » dessous : 

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