mercredi 15 février 2017

Equateur J 13. Incas et Panamas.

Vers Ingapirca, José nous fait remarquer les maisons des expatriés et nous raconte quelques histoires.
Juste marié, un jeune partit faire fortune aux USA, mais au bout d’un an, sa femme lui demande de revenir car elle souhaite un enfant. Ce n’est pas possible, alors comme il a entendu parler de la fécondation in vitro, il lui propose de le lui envoyer une bouteille de coca remplie de sa semence. Elle lui répond que ça marche, mais lorsqu’il revient enfin au pays, il découvre un enfant dont il ne reconnaît pas les traits.
Un autre expatrié s’était acheté une belle voiture, par contre il ne savait pas conduire alors il construisit autour une maison pour la protéger avec juste une petite porte pour la regarder.
Ingarpica : le nom se traduit en langage cañari (peuple avant les Incas) par « le mur de pierre inca ». C’est le site inca le plus important d’Equateur et ici la pierre est chargée d’histoire. Bâtie par Huayna Capac au XV° siècle, ce fut une importante forteresse abritant également un temple du soleil, des entrepôts et un observatoire.
Ce complexe constituait certainement un tambo (relais), le long de la route royale de Quito à Cuenca. A l’entrée du site, sous un cercle de galets se trouve une ancienne tombe cañari où furent découvertes en plus du mort, douze vestales pour l’accompagner dans l’au-delà, richement apprêtées pour le passage vers une autre vie.
Lorsque les curés découvrirent cette petite nécropole, ils ne jugèrent pas convenable que des morts ne reposent pas dans un cimetière. Ils y pallièrent et empochèrent les richesses. Les escaliers et les portes aux formes trapézoïdales, résistent mieux aux séismes.
Notre véhicule, en route vers Cuenca, emprunte d’abord une piste au milieu des vaches et d’une belle mosaïque de champs.
Aux abords de la ville  nous nous arrêtons à la fabrique de panamas de Homero Ortéga, qui comporte un musée. C’est très intéressant : d’abord les chapeaux tressés avec les feuilles d’un palmier « cardulavia » d’où provient la paja toquilla, ne sont pas exécutés sur place mais traités. Ils arrivent des campagnes et ils sont triés. Après la récolte, il faut chauffer les feuilles au bon moment. Puis les femmes débutent leur tressage par le centre et selon le serrage y passent un nombre de jours variables.
Une démonstratrice habile nous épate. Comment ne s’emmêle-t-elle pas ?
Nous pouvons suivre les différentes étapes, le lavage des chapeaux dans de grandes cuves de lessive, le séchage, le repassage, les mises ne forme sur des moules, la teinture, la confection des fleurs décoratives de la même matière, le travail du cuir associé pour certains articles à la fibre végétale (sac, ceintures) la pose d'un ruban… Le prix d’un Panama varie de 30 $ à 2500 $, et c’est vrai que  la différence se voit. Il convient plutôt de dire Montechristi, le nom de Panama venant des ouvriers qui ont construit le canal qui portaient ces chapeaux. Ceux qui ont des têtes à chapeau craquent : l’un pour un « Borsalino » gris tout à fait seyant, ou pour d’autres plus fantaisistes.
Nous nous rapprochons ensuite du centre ville, conforme à l’idée de jolie ville coloniale que l’on nous avait présentée. Nous ne pouvons accéder  juste devant la porte de l’hôtel Morineca del Rosario car la rue est en travaux pour un tram à venir mais le personnel diligent a déjà embarqué la plupart des bagages. Nous sommes pratiquement face à l’église San Dominico. Encore un hôtel de charme avec salons bourgeois, lits à baldaquin pour certains et très confortable pour tous avec décoration recherchée style brocante bourge et petits balcons à balustrades.
Avant que la nuit ne tombe, nous partons découvrir une ville coquette, bourrée d’églises.
Une banda joue une musique bien peu religieuse que l’on entend de l’intérieur de l' Iglésia Carmen de la Asunción, église curieuse dont la chaire reflète la lumière par ses miroirs incrustés. L’orgue est bien à la tribune mais les tuyaux sont cachés par un hermétique buffet. Lorsque nous ressortons le marché aux fleurs est terminé, la marchandise reste sur place juste cerclée par un simple grillage pour protéger du vol.
Soudain au milieu de la rue pète un feu d’artifice qui stoppe la circulation, et puis l’artificier libère la rue sans plus de cérémonie à la fin de son spectacle. Nous regagnons l’hôtel sans problème car la ville suit un plan en quadrillage.

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