mardi 20 décembre 2016

Souris et tais-toi ! Plantu.

J’ai entretenu avec Plantu des rapports fluctuants, estimant du temps où Le Monde était le journal de référence que chacun de ses dessins, chaque après-midi, était le dessin du jour, puis je me suis lassé et  je me suis placé plutôt du côté des ricaneurs qui le trouvaient mièvre, conventionnel, souhaitant que ses colombes aillent nicher dans des « pigeonniers contraceptifs » tels que notre ville, apaisée… pour les oiseaux, va en introduire.
Au moment où je me suis remis au Monde après des années d’abonnement à Libé, ma commentatrice la plus fidèle m’a offert un recueil de 190 pages sous titré « Petit lexique de l’autocensure » .
Nous sommes en 17, deux ans après les morts de Charlie ; une innocente souris apparaît bâillonnée sur la couverture.
En ce qui concerne la liberté d’expression en France : pas de doute, c’était mieux avant !
La mignonne petite bête, quand elle est dans son coin, permet le contrepoint, la fugue, le surlignage, l’ajout de quelques nuances à un premier degré devenu bien envahissant.
La  récurrente bestiole est mise dans les pattes de Hollande ou de Vals dans ce qui constitue pour l’essentiel un rappel de dessins de l’année 2015.
Un lexique en désordre alphabétique précède une récapitulation dramatique qui se supporte un peu mieux avec les oreilles rondes de la rongeuse.
Les paragraphes qui commencent par « Tignous », sont titrés :
«Doigts brisés », « Politiquement correct et raie des fesses », « Forcing en banlieue » « Corse »…
« Un dessin critiquant le Syndicat du livre (il a écrit « syndicat de l’imprimerie ») est inimaginable dans un quotidien français ».
Le caricaturiste est un gentil : il a toujours représenté Martine Aubry comme elle était à trente ans et il choisit pour illustrer un entretien avec Leïla Shahid, une photographie de l’ancienne porte-parole de la Palestine à Paris datant de quelques années.
Le dessinateur qui causa à l’oreille d’Arafat reconnaît l’emprunt de son personnage intercesseur auprès de Géo Trouvetout et sa lampe qui s’animait quand il avait une idée dans Le Journal de Mickey, moi j’avais pensé à l’impertinente et flegmatique coccinelle de Gotlib.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire