samedi 26 novembre 2016

Grand-père. Gilles Perrault.

A plus d’un titre, ces 200 pages revenant en des terres familières ne pouvaient que me plaire, tout en me permettant de prendre des nouvelles de l’auteur du « Pull-over rouge »  et du « Dictionnaire amoureux de la Résistance ».
Un grand père exemplaire :
- excellent enseignant au moment où les hussards étaient noirs,
« Son antimilitarisme viscéral se conjuguait avec un patriotisme intransigeant. »
- anticlérical, dreyfusard,
« Te battre pour faire rendre justice à quelqu'un que tu aimes bien, c'est facile, c'est même plaisant ; pour quelqu'un qui t'est antipathique, c'est plus difficile. Et pourtant, il faut le faire. Sinon, tu ne crois plus en la justice. »
- franc-maçon dans une famille dont l’un fut un forçat qui aurait inspiré Hugo pour son personnage de Jean Valjean.
L’époque est épique entre la commune de Paris et la seconde guerre. 
Dans un livre scolaire qui fit scandale dans le Jura figurait :
«  Jeanne d’Arc croit entendre des voix »
Indigné le curé exige des excuses et un rectificatif :
« Jeanne entendit des voix ».
Maintenant que les prêtres se raréfient, les gardiens des temples et mosquées se multiplient. 
Le style est soigné, ainsi pour évoquer les duels qui perduraient :
« Si ce n’est pas l’épée ou le sabre, c’est le pistolet. Or, avec une arme si aléatoire, on a tôt fait de coller dans la tête de l’adversaire une balle qui met assurément fin à ses soucis, mais en fait lever une triste moisson pour le vainqueur embarrassé : poursuites judiciaires, procès, amende, lourds dommages et intérêts à verser à la famille du défunt »
Malgré tout, l’hommage trop lisse ne comporte pas d’enjeu et si les anecdotes rendent la lecture plaisante, sa trace sera fugace.

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