lundi 26 septembre 2016

Le Postillon. Octobre 2016.

Les réseaux sociaux ont frétillé : « des révélations de conversations entre élus de Grenoble sont mises sur la place publique » par le journal satirique du bassin grenoblois
Voir les donneurs de leçons renvoyés à leurs promesses : cette livraison du bimestriel donne envie d'aller voir de plus près pour 3 €. Avec le sentiment mitigé  de commettre une indiscrétion et l’excitation de la découverte de ce qui aimerait se cacher. Le journal qui n’est pas sans défauts renforce son rôle de source d’information inévitable dans le débat politique local.
Pourtant en vieux lecteur du Canard Enchaîné, je n’ai rien trouvé de très différent de ce qui constitue la page 2 de l’hebdomadaire satirique paraissant le mercredi.
Qu’Elisa martin s’estime elle-même « conne », c’est la moindre des choses, bien que la concurrence soit rude, en avouant qu’elle a « validé le plan de sauvegarde sans faire gaffe ». En plus de son irresponsabilité, elle discrédite tout un groupe et enfonce les politiques- décidément – tous - les- mêmes - dans le même panier. Le gentil camarade qui a fait fuiter tant de mails où la mauvaise foi le dispute à l’amateurisme, prouve également que la loyauté chez les « insoumis » n’est pas une vertu cardinale. Pourtant tout est sous contrôle, les bibliothécaires ne doivent pas parler, surtout si elles travaillent à celle de  l’Alliance qui doit fermer, les élus ont aussi des consignes pour parler d’une même voix, mais visiblement les contradictions affectent aussi l’avant-garde en rouge et vert et pas seulement les sociaux traîtres. 
Le secrétariat départemental du Parti de gauche est mis sous tutelle alors que toutes ces mesures (de « sauvegarde ») qui font quelque bruit étaient prises pour éviter la mise sous tutelle très hypothétique de la ville elle-même. Et il n’y a pas qu’à Grenoble où ça coince : à Fontaine aussi.
Les rédacteurs eux mêmes  n’en sont pas à une simplification, à une caricature, à une réduction  près, ce qui amoindrit la portée de leurs remontrances : qui n’est pas opposé à la liaison ferroviaire Lyon/Turin est aux ordres des patrons ! Je me trouve donc en bonne compagnie avec l’ADTC (association pour le développement des transports en commun) qui est en désaccord par ailleurs avec les grèves à répétition à la SNCF et aggrave son cas.
Cependant il y a toujours des informations éclairantes :
- le démantèlement récent d’Agir informatique mis en place par Carignon a encore coûté cher,
- les nouvelles méthodes de recrutement où même dans le social, la machine prend la place de l’homme,
- les 77 salariés d’Ecopla pour lequel Macron a reconnu une erreur dans la gestion du dossier,
- l’ami Ferrari en publicitaire pour SFR,
- les lieux de baignade sans maître nageur ni chlore qui se raréfient…
Mais c’est dans le décryptage des sabirs managériaux que je les apprécie le plus : celui d’un dirigeant de Grenoble école de management ou dans les conseils qu’ils donnent à Piolle pour se présenter aux primaires d’EELV, voire pour aider à faire avancer le dossier de Belledonne en Parc naturel régional, le brevetage de son brouillard :
« Brouillard laiteux, augmenté, opalin, intelligent, apaisé, convivial et solidaire, décomplexé, à énergie positive ».
Le reportage sur Comboire, zone commerciale aux 180 enseignes, est vivant et documenté.
On apprend qu’André Gortz un des papes de l’écologie à la fin des années 50 faisait l’apologie des centres de distribution, comme Leclerc qui s’implanta pour la première fois hors de Bretagne, à Grenoble, Cours Jean Jaurès. Rousseau s’est promené sur les bords du Drac où disait-il, il avait failli s’empoisonner avec des baies d’argousier, mettant ça sur le compte de son guide, le trouvant bien bête de n’avoir osé l’avertir. Aujourd’hui le jus d’argousier se trouve à 9,90 € dans les rayons de Satoriz, magasin bio de Comboire.

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