vendredi 2 septembre 2016

Le Postillon. Eté 2016.

Le bimestriel s’est mis à créer lui-même l’évènement avec un « vernissage judiciaire » à l’occasion de la plainte à leur encontre du président de la Métro, Christophe Ferrrari, mais les occasions de s’indigner, de préciser, d’ironiser, ne manquaient pas en ce mois de juin.
Si leur approbation du retrait de la ville de Grenoble du financement de la ligne de chemin de fer Lyon/Turin permettant de réduire le trafic des camions est sommaire,
le reportage dans le Trièves concernant l’implantation d’éoliennes donne à réfléchir en exposant divers points de vue sous un habillage littéraire garni de citations de Giono.
Le courageux témoignage d’un intérimaire travaillant sur la plateforme chimique de Jarrie est tout à fait  inquiétant venant à la suite de celui d’un riverain pas dupe des enfumages administratifs:
" ils ont mis sept années pour définir hypocritement d'hypothétiques trajectoires de nuages toxiques et donc d'hypothétiques impacts de dangers"
L’affaire Ripert, l’avocat interné en psychiatrie, révélant la personnalité d’un procureur cherchant le conflit avec un barreau grenoblois peu docile, la fermeture de trois bibliothèques, la tribune de Pommerat dans Libé concernant le désastre culturel qui s’amorce avec détermination et aveuglement à Gre, les effets du changement de politique à la région concernant le Parc de Chartreuse, sont vivement traités, comme certaines violences policières.
Mais là où le journal qui gratte est indispensable c’est lorsqu’il souligne les ravages de la communication.
 Après les paroles de Piolle concernant la culture :
« Si ça frotte, c’est peut être qu’on est au bon endroit »,
les exemples qui piquent se multiplient :
du Ciel au Tricycle en passant par le Street art business,
et se poursuivent avec la rencontre d’un acteur impliqué mais méprisé du quartier Teisseire.
Un  jeu à découper de 154 mots est proposé pour composer des discours à la mode EELV/Fongicide de Gauche qui s’estiment dans un courrier interne pour essayer de s’en persuader: 
« les bonnes personnes au bon endroit au bon moment. »
Ils feraient bien de prendre leurs ciseaux participatifs et leur colle à co-construire afin de revoir  
«  leur logiciel pour tous des assises viables » et proposer « une batucada soutenable pour désenclaver les fleurs » ou « une fabrique à 360° des mobilités du XXI° siècle ». 
« La cité n’est-elle pas apaisée ? » se demanderait Marianne chancelante sous les coups des policiers (voir fresque)
Leur page une sur les 21 proposées cette fois pour 3€, est consacrée au fan club de Carignon avec reportage en immersion qui en révèle toute l’insignifiance, à la façon dont ils avaient infiltré le FN à Echirolles. Mais cela relève plus de l’ordre d’une légèreté bienvenue comme ces portraits de barbiers ou toiletteuse de chiens et chats réunis qui tombent pile poil.

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