jeudi 15 septembre 2016

Autoportraits, de Rembrandt au selfie.

Sur l’affiche de l’exposition qui s’est terminée fin juin, Louis Janmot,  se représentant palette au poing nous regarde ardemment.
En ces temps où la mise en scène de l’image de soi devient un phénomène de société, le musée des Beaux-Arts de Lyon a eu la bonne idée, de présenter des peintres et graveurs qui se choisissaient comme modèle.
La collaboration avec les musées de Karlsruhe et Edimbourg a permis de découvrir des artistes inconnus qui nous emmènent au-delà des miroirs.
Impitoyable Ken Currie dans son « Unfamiliar Reflection ».
Leur regard à travers 130 œuvres révèle les personnalités avec une acuité certaine, mais aussi leur rapport au siècle : seuls, au travail, en famille.
Sans exprimer tous la force à la façon des expressionnistes, l’élégance de certaines toiles, les atmosphères singulières d’autres,
 tel « l’auto portrait dans l’atelier » de Wilhem Schnarrenberger confrontent les styles divers depuis le XVIe siècle jusqu’aux corps photographiés du XXIe qui nous sautent aux yeux.
Les classiques et les contemporains s’enrichissent de leur proximité.
Le tendre « portrait des frères Winterhalter » n’est pas que l’affaire de Narcisse.
Par contre, « La halte des artistes lyonnais » à l’île Barbe d’ Antoine-Jean Duclaux et son animation parfaitement mise en scène peut paraître trompeuse dans sa quiétude. 
 L’ « autoportrait » de l’écossais David Wilkie est d’une intensité qui le dispense de faire les gros yeux.
Et celui de Simon Vouet dans ses murs est d’une présence remarquable.
Ayant commencé avec Rembrandt qui s’était beaucoup multiplié, déguisé, passant de l’ombre à la lumière, nous avions, en fin de parcours parmi plusieurs dispositifs participatifs, la possibilité de construire notre propre image à partir de celles de nos semblables.

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