lundi 13 juin 2016

Le tableau. Jean-François Laguionie.

Les vertus pédagogiques de ce film d’animation de 2011 m’avaient été tellement vantées que je n’ai pas eu de réelles surprises, tout en reconnaissant l’intérêt de cette production bien adaptée aux enfants.
Quelques personnages, issus d’un tableau représentant une forêt  d’où émerge un château, partent à la recherche de leur créateur. Ils sortent de leur univers dominé par la classe supérieure des Toupins, au dessus des Pafinis. Quant aux Reufs à l’état d’esquisses ce sont des parias.
La lutte des classes à l’heure des contes est accentuée par la hiérarchie des modes de  représentation.
Un gros bien épais commande, le crayonné en est froissé.
Passant de tableaux en tableaux, la plus tenace du groupe d’évadés retrouve le peintre en vrai avec pour seule question qui vaille au bout de son périple périlleux :
«  Qui est ce qui t’a créé toi ? »
Elle tranche avec les autres qui suivent passivement leur destin jusqu’à un revirement sans surprise des « Tout peints » qui trouvent qu’ils sont charmants ces « Pas finis » barbouillés de toutes les couleurs.
Ce voyage révise tous les genres : tableau historique, nu, autoportrait, paysage et nature morte.
Et l’on peut  s’amuser à voir Matisse, Douanier Rousseau, Bonnard, Modigliani, Giacometti, Cézanne ou Picasso.
Venise de surcroît au temps du Carnaval est le lieu de tous les passages vers des dimensions nouvelles et le réalisateur joue fort bien avec différents modes d’animations.
Ce film d’une heure et quart peut amener à de riches exploitations avec même une figure allégorique de la mort qui finit mal.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire