dimanche 1 mai 2016

Yātrā. Andres Marin & Ensemble Divana.

Dans le cadre du festival « Détours de Babel », la MC2 recevait un orchestre traditionnel du Rajasthan pour accompagner des danseurs de flamenco et de hip hop.
La dernière fois que les deux danses se sont rencontrées avec Montalvo c’était plutôt drôle,
cette fois la démarche pédagogique était privilégiée.
« Yātrā » signifie « voyage » en sanscrit, le latin des hindous.
L’orchestre composé, comme le précisait le programme, d’une vielle, d’un kamanchiya, instrument à cordes frottées, d’un dholak instrument à percussion et de castagnettes (kartal) jouées avec entrain et  jovialité, soutiennent des chants qui peuvent faire penser à des sonorités arabes d’une puissance impressionnante, en plus rude.
Au début, le danseur de flamenco impose ses claquements ferrés avec son allure traditionnelle de coq macho qui ferait passer Aldo Maccione pour un parangon de discrétion.
Nous avions connu, ici, de plus riches heures de flamenco qui recèle rien moins que « les trois mémoires de l'Andalousie, mêlées de façon inextricable : la musulmane, savante et raffinée ; la juive, pathétique et tendre ; la gitane enfin, rythmique et populaire ».
Si les gitans viennent d’Inde, cette danse s’accorde pourtant moins bien, à mon avis, que le hip hop qui capte toutes les lumières, malgré les regards rogues du bailaor et ses postures de domination. La filiation était incontestable avec le kathak  auquel nous avait habitué Akram Khan qui faisait naître plus évidemment les émotions
La  musique indienne de ce soir, ondoyante, convient bien aux contorsions de la danse urbaine, augmentée parfois d’une batterie ainsi que de sons aux stridences contemporaines.
En guise de préliminaire, quelques défis m’ont semblé sans surprise, les séquences de hip hop, certes spectaculaires, se succédant comme des performances  juxtaposées.
Et puis le dialogue a avancé, comme en témoignaient les applaudissements de plus en plus convaincus : claquements agiles des talons et bavardes castagnettes, volutes des bras, énergies complices.
Du groupe d’amis qui s’est retrouvé à la fin du spectacle, enfant gâté par le souvenir d’émotions plus fortes, je fus, je pense, le moins enthousiaste, bien que j’aie passé une soirée agréable.   

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