vendredi 9 octobre 2015

Libé, mon Libé !

Lorsque j’ai vu Morano = Finkielkraut, je me suis dit que je pouvais me permettre de me joindre au débat concernant les bien-pensants contre les réacs, tant les arguments échangés me paraissent faibles, compensant par la caricature le manque de nouveauté sur le fond.
Je ne risque pas de faire baisser le niveau même si un rédacteur de Libé - à moins que ce soit un pseudo de Joffrin,  puisqu’en ce moment il occupe presqu’exclusivement les colonnes de son journal  - déniait à Onfray le titre de philosophe : il n’est qu’un vulgaire professeur de philosophie ! Moi, vieil instit, de quel droit pourrai-je… ?
J’ai essayé de mettre un mot de commentaire sur le site du journal fondé par Sartre, mais il n’a pas été validé n’ayant sans doute pas les codes pour apparaitre comme un troll  qui pourrait déconsidérer toute critique. D’autre part la version papier à laquelle je suis abonné depuis ô lala, ayant abandonné le courrier des lecteurs, depuis ce coin de blog, j’essaye de secouer mon accablement devant l’indigence des arguments apportés.
Il est bien loin l’esprit des pionniers d’un quotidien qui souhaitaient donner la parole au « peuple », ce dernier est devenu un gros mot comme « laïcité ».
Il n’y a pas que le producteur de l’émission « Répliques » dans le collimateur de Joffrin ; comme mon grand homme, Régis Debray est aussi visé,  je me sens touché par tant de persistante hargne qui avait pointé le bout de son groin lorsqu’étaient considérés comme « bas du front » tout émetteur de critique concernant la réforme du collège.
Le rédacteur en chef actuel d’un des journaux  de Patrick Drahi, patron de l’Express, ne peut guère regretter qu’Onfray n’ait pas pris connaissance de ses papiers : les débats ne sont plus là, à part pour quelques professionnels de la profession qui passent la presse en revue ?
Les « donneurs de leçons »  genre Schneidermann qui ne supportent justement pas les profs qui professent à l’école, volent dans les plumes de Ruquier, mais lui au moins organise la contradiction dans ses émissions, même si c’est surjoué. L’hebdomadaire Marianne donne aussi  la parole à des personnes qui ne sont pas d’accord avec la ligne éditoriale, Libé serait si peu sûr de ses valeurs pour que plus une tête ne dépasse ?
Pour éclaircir mes idées, c’est dans le magazine de la CFDT que j’ai trouvé du réconfort. Bien que des publicités pour Malakoff Médéric y fassent mauvais effet et marquent le temps qui a passé depuis les rêves autogestionnaires.
Le secrétaire général, qui sait qu’il s’appelle Laurent Berger, a des mots heureux :
« Un des titres de travail de mon livre était « c’était mieux demain ». Oui je pense que ça peut être mieux demain ! Moins de consumérisme, moins de consumation effrénée du temps, mieux vivre ensemble, mieux travailler, mieux d’emploi. »
Et  je me conforte avec Cédric Villani, le mathématicien, invité, quand il s’exprime sur l’enseignement de la mathématique :
 «  On entend parfois : « cela pourrait être mieux si on apprenait sous forme de jeu ». Sauf que je n’y crois pas : le jeu peut motiver, intéresser, mais il n’y a pas d’enseignement sans effort dans une matière comme la mathématique. L’effort peut être accepté s’il est motivé et accompagné si possible dans la bonne humeur, et le jeu peut contribuer à cette motivation, mais il ne faut pas laisser croire que l’enseignement peut se faire de manière purement ludique. »
Loin des pommades.
..............
Le dessin en tête vient du site de Politis, j'ai évité celui de Charlie Hebdo et de la trisomique du Général, "Le Canard"  de la semaine m'a paru fade.
Par contre Hulot, c'est du tout bon:

4 commentaires:

  1. Regretterais-tu qu'il y ait pluralité de la presse? Heureusement que Libé est là (et la voix de Joffrin) pour contrer une idéologie qui, hélas, a plutôt tendance à devenir la nouvelle bien-pensance... mais que voulais-tu répondre au juste à Joffrin?
    A ce qui me semble aussi, sur la pédagogie, Villani ne fait que dire qu'on ne peut pas apprendre les mathématiques en s'amusant, ce qui est trivial. Il ne s'oppose certainement pas, en revanche, à "la main à la pâte" cf. http://www.fondation-lamap.org/
    Quant à Onfray, on peut lire dans "Le Monde" d'hier une belle tribune qui dénonce la "pensée binaire" dont nos "philosophes" sont des adeptes

    RépondreSupprimer
  2. Je regrette que Libé ne donne pas assez la parole à des contradicteurs, et la pluralité de la presse j'aime en faire le tour : DL, L'Obs, Marianne, parfois Le Point, Courrier international, Télérama, Libé chaque jour... Joffrin s'est montré récemment plus mesuré dans sa critique de Finkielkraut. Oui à "la main à la pâte", que je suivais quand j'exerçais dans la suite du tâtonnement expérimental cher à Freinet. Onfray dans Le Monde: j'y cours.
    Bonne soirée.

    RépondreSupprimer
  3. Je ne pense pas qu'il y ait pluralité de la presse en ce moment, pas vraiment.
    Même s'il y a des débats, et des antagonismes, cela ne créé pas du DIFFERENT. Je crois que nous vivons dans un climat général d'échauffement, si vous voyez ce que je veux dire...

    RépondreSupprimer