mercredi 3 juin 2015

La pinacothèque Agnelli. Catherine de Buzon.

La présentation aux amis du musée de la fondation du directeur de la Fiat, en son musée, créé par Renzo Piano a été suffisamment riche pour ne pas répéter ce que j’avais écrit lors d’un séjour à Turin http://blog-de-guy.blogspot.fr/2014/06/turin-en-trois-jours-j-2.html.
Turin, fut capitale des Etats de Savoie, avant d’être celle de Piémont- Sardaigne, et du royaume d’Italie, puis lieu majeur du « Risorgimento ». C’est la ville de la FIAT, (Fabbrica Italiana Automobili Torino) qui a repris sur son blason le blanc et  le rouge, couleurs de la Savoie.
Giovanni Agnelli fonda au début du XX°siècle une dynastie dont Giovanni (Gianni) dit  l’Avvocato, fut l’héritier le plus flamboyant, époux de l’élégante princesse Marella Caracciolo di Castagneto. Il fut sénateur à vie, maître de la Stampa, de la Juventus, et des arts.
Ainsi Warhol les saisit.  
Présente « Sur terre, sur mer et dans les airs », la FIAT associée désormais à Chrysler, avait commencé avec 150 ouvriers en 1900 qui passeront, six ans plus tard, à 1500.
En 1916, est construit « Le lingotto », la plus grande usine d’Europe.
Les matières premières étaient au rez de chaussée, les voitures finies s’essayaient sur la piste au dessus des 5 étages.
Après la seconde guerre et les bombardements, le plan Marshall relance l’entreprise qui inonde le marché avec  l’emblématique FIAT 500. 230 000 personnes y travaillent.
Sous « Le Lingotto » de Merz  en cire d’abeille, les branches  pourraient s’enflammer.
Renzo Piano a conçu Beaubourg, le centre culturel Jean-Marie-Tjibaou à Nouméa, et tant de musées : d’Amsterdam où il met sur les quais un bateau immense pour un édifice concernant les sciences, à Berne où il reproduit les courbes de Klee pour le bâtiment consacré au peintre de « Chameaux dans un paysage rythmé d'arbres ».  
L’ancienne usine est reconvertie depuis 1982 en un ensemble consacré au commerce, aux congrès, à des bureaux d’étude, des instituts et un auditorium de 2000 places. A côté d’une bulle qui sert de salle de réunion, dominant la ville, l’auteur de la lumineuse Maison Hermès à Tokyo a posé, une espèce de soucoupe volante prolongeant les rêves futuristes des années 20, un écrin pour quelques trésors artistiques des Agnelli.
25 tableaux parmi lesquels :
Le hallebardier de Tiepolo a belle prestance, et les lumières de Canaletto qui irradient les architectures de  Venise nous émerveillent encore. 
Son neveu Bellotto travaillait à Dresde dont il montra les chantiers d’une façon tellement précise que pour la reconstruction de la ville on se servit de ses toiles comme celle du « Nouveau marché ».
Laura qui apportait des fleurs à l’Olympia de Manet eut son portrait, aussi noire qu’est opaline une « Baigneuse » de Renoir.
« L'hétaïre », on disait ainsi dans la Grèce antique, était une prostituée ; celle de Picasso très Toulouse Lautrec, a des traits d’affiche et le jaune vénéneux.
Les femmes de Matisse, près de bouquets d’anémones, sont mélancoliques bien qu’inscrites dans des univers ensoleillés et  très rythmés. Le peintre se voit dans le miroir, « Après le bain ».
Ses jus sont légers et le visage d’une femme gratté dans la matière picturale annonce une liberté d’écriture et une  belle tonicité qui se retrouvent dans « Branche de prunier sur fond vert » en hommage à Bonnard et son dernier amandier en fleurs.
Un « nu couché » de Modigliani est profilé, sculptural.
Au pays du futurisme, Sévérini et ses « Lanciers au galop » était indispensable, Balla inévitable  avec la « Velocità astratta » de 1914, dynamique,  fulgurant, portant le tumulte.
« Nos corps entrent dans les canapés sur lesquels nous nous asseyons, et les canapés entrent en nous. L'autobus s'élance dans les maisons qu'il dépasse, et à leur tour les maisons se précipitent sur l'autobus et se fondent avec lui » Manifeste futuriste

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