mardi 1 avril 2014

Le chat s’expose. Philippe Geluck.

Voilà un catalogue d’exposition qui fait regretter de ne pas avoir vu celle-ci, en 2003 sous la belle verrière de l’Ecole nationale supérieure des beaux arts de Paris. L’espace était occupé par du matériel de dessin surdimensionné pour présenter les différentes thématiques avec cette simplicité et cette finesse qui appellent à chérir encore plus les belles évidences et les lignes claires : par exemple à l’intérieur d’un crayon de 6 m de haut et 28 m de long  était évoquée l’enfance de l’auteur.
Quand le dessinateur belge définit l’esprit bruxellois :
« un mélange de bon sens et de non-sens »,
 il va à l’essentiel, comme avec son chat impavide et inventif, recherchant à la racine, les mots, les malentendus, l’humour.
« Au fond c'est un peu idiot : si les papillons de nuit aiment autant que ça la lumière, pourquoi ne vivent ils pas le jour ? »
Après des premiers dessins influencés par Steinberg ou Folon, poétiques et noirs, il a conquis le public en paraissant dans le journal « Le soir » avec son fétiche félin philosophe au strabisme convergent. Il a cessé de le dessiner dans les journaux après 30 ans de présence hebdomadaire. 
Dans l’exposition, il joue avec les objets : une poupée sans bras représente la Vénus de Milo enfant, et avec son interprétation de la fécondation in vitraux pas de procédé artificiel. Les formes simples de ses dessins appellent à toutes sortes de tracés : en croquettes pour chien, voire en tatouage.
Ses offres d’emploi mettent un sabre dans les mains d’un « coupeur de courant » et un gant de toilette au « lave – aisselle ». Sa Vénus de Lisbonne a du poil sous les bras…
Il y a plus de 180 pages avec des contributions de Serge Tisseron, Jean Claude Carrière, Amélie Nothomb, Pierre Assouline… qui parle de « haïkus brabançons ».
« Le premier janvier 1945,  à Hiroshima, les gens s’étaient souhaité une bonne et heureuse année. »
Parmi les nombreuses citations le concernant, sur le web, j’ai retenu cette histoire qu’il raconte dans Télérama:
« Je cite souvent une scène à laquelle j’ai assisté sur un marché. Une marchande de poissons prépare une anguille dans les règles de l’art : encore vivante, à la tenaille. Un passant a l’air horrifié. Elle lui lance : « Vous inquiétez pas, elles ont l’habitude ! »

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