dimanche 29 décembre 2013

Le crocodile trompeur. Samuel Achache Jeanne Candel.



Il parait qu’il ne subsiste qu’un tiers du long livret de « Didon et Enée » de Purcell écrit en 1689 dans ces deux heures de spectacle, le reste étant de la farce (« Le Didon de la farce » n’est pas de moi), sauce Monty Pithon, en tous cas humour anglais, réservé plutôt aux « happy few ».
Je suis de ce public qui essaye d’accéder à des domaines qui ne me sont pas familiers : « opéra- champagne-caviar » quand sur le plateau, les voix disent, dit-on, les passions.
L’opéra est un genre qui ne se laisse pas aborder facilement, mais j’étais content après l’avalanche de propositions loufoques, que les chanteuses mêlées avec bonheur aux musiciens puissent montrer tout leur savoir.
Les dieux contrarient  l’amour de la reine Didon envers Enée qui la quitte, elle en meurt de chagrin.
Devant la faveur critique qui présentait ce mix théâtre/opéra, je m’attendais à apprécier pleinement un spectacle « déjanté » bien que le qualificatif devienne un passage désormais banal dans un monde de « péteur de câbles » et de « grimpeur de tours ».
La mode est au collage si possible hétéroclite. Pourtant si je reconnais volontiers auprès de mes amis qui ont apprécié en majorité cette soirée à la MC2, des séquences sympathiques, des digressions curieuses, l’ensemble baroque m’a paru de bric et de broc destiné à devenir « gravataire », c’est que nous sommes dans les débris.
J’ai aimé quand Enée traine Didon sur un tapis rouge et inversement, quand la reine amplifie les battements de son cœur et que la musique se déchaine, quand elle s’installe à la batterie.
Mais l’esthétique des ruines me lasse quand  m’assaillent des images de Sarajevo ou de Haïti, de préférence à Carthage contrée si proche des dieux dans ces temps où Cupidon fréquentait les demi-dieux et les demi-sels. Un emblématique skieur fournit une prestation spectaculaire et originale mais je n’en ai pas perçu l’utilité dans cette œuvre dont j’ai eu l’impression d’avoir attendu trop longtemps qu’elle démarre enfin.

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