vendredi 11 octobre 2013

Arythmie scolaire.


La semaine de quatre jours à l’école faisait l’unanimité contre elle, sa réforme tout autant : quelques pierres de plus pour les murailles de ceux qui ne veulent que rien ne change, jamais.
Je pensais simplement que les enfants venant le mercredi matin à la place du samedi d’antan, les autres journées en seraient moins compactées et donc plus profitables.
Trop simple, il  a fallu que l’état se décharge encore sur les communes qui font passer pour des innovations pédagogiques des activités « occupationnelles » dérisoires avec parfois des intitulés aux titres ronflants pour des réalités prosaïques dans le genre « environnement dans la ville » qui concerne dans telle école parisienne, le tri de déchets.
Instit passé, je suis inquiet des échos des classes d’aujourd’hui, et je persiste à rappeler quelques témoignages fatalement teintés de rose, tant le bon sens, la mesure semblent faire défaut dans cette querelle.
Quand l’école comptait, au dessus des surenchères électorales, le samedi matin figurait comme un bon jour, un jour léger, un jour utile. Mais c’est inaudible.
Les 6 heures de classe n’étaient pas forcément harassantes comme le ressassent les médias qui participent à la dépréciation de l’école présentée comme un lieu de stress où  devraient se parachuter en continu des commandos de psychologues en soutien.
Ces 6 heures étaient peut être moins fatigantes que des horaires saucissonnés dans des ambiances où s’excitent les enfants davantage minés par une présence trop longue devant les écrans à la maison, soumis aux pressions excessives de certains parents ou aux démissions d’ autres.
Chers parents, dont je militais jadis pour la présence active à l’école pour des raisons politiques quand il s’agissait pour les citoyens de participer à tous les aspects de la vie : « l’école, la santé, … c’est l’affaire de tous », quand  devaient se rencontrer intellos et populo, et également pour une efficacité pédagogique qu’il vaut mieux cohérente et partagée.
Le personnage « parentdélève » est devenu un objet de dérision pour comiques en boucle, n’assumant guère son rôle d’adulte.
Parenthèses : cet électeur  transporteur des dernières rumeurs ne peut endosser toutes les dérives.
Pas plus que les médias flatteurs de nos paresses, mais pas tout le temps, en tout lieu : l’article de Glucksman dans Libé à propos des Roms a réveillé quelques uns de nos fondamentaux de gauche.
Ils n’avaient pas « vocation » à s’assoupir sous les paroles d’un Vals flattant une opinion  se laissant aller jusqu’où … jusqu’à La Pen !
Education physique, musique, peinture sont essentiels dans les apprentissages, et quand des intervenants extérieurs peuvent apporter leurs savoir faire en cohérence avec le maître - pardon la maîtresse - c’est extra ! Mais cantonner l’enseignement à la préparation d’évaluations maths/français en cascade suivie de tranches d’animation me parait contre productif.
Les enfants qui devaient être moins fatigués le sont bien plus aujourd’hui, et ils le seront d’autant plus que les micros trottoirs vont leur demander :
« Alors tu es fatigué ? »
« Tout à fait Thierry ! »
Quand me trotte dans le souvenir, les airs du joueur de saxophone de Goldman qui mettait tant de cœur à ce qu’il jouait, je ne peux m’empêcher de relever dans bien des conversations le regret de la notion de conscience professionnelle dans tous les métiers et me figer avec Ferré :
« le cœur quand ça bat plus… »
puisqu’il était question de rythme.
..... 
Les dessins du canard me paraissant fades cette semaine: un chat de Geluck

1 commentaire:

  1. Dans de nombreux endroits en Europe le jour de congé est le mercredi et le samedi vont à l'école, pas une mauvaise idée.

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