vendredi 13 septembre 2013

NPA



Besancenot était un bon client pour les télés avec quelques manières légèrement plus authentiques que celles des invités institutionnels, tellement prévisibles ; il les a vite rejoints dans l’insignifiance, cramé par les projos.
L’autre jour je l’ai aperçu au « Grand journal », une émission à la recherche du redressement de son audience.
Dans la vacuité du dispositif télévisuel, la faiblesse de l’ancien porte parole du NPA,  « Nouveau Parti Anticapitaliste », était éclatante à l’heure où NPA, « Nulle Part Ailleurs », égayait naguère nos débuts de soirée.
Invité à donner son avis concernant les dérives du football, le supporter du PSG n’a rien dit, se contentant de minauder : « j’aime le football ».
S’interdire à ce point de penser est atterrant pour le représentant d’un parti qui recrutait parmi les intellectuels et ne se privait pas de donner des leçons à toute la gauche : quelle décrépitude !
J’aime aussi ce sport universel et une défaite de l’OM contre un oligarque monégasque peut me gâcher la soirée, mais refuser d’envisager ce qui  se passe sur ce terrain populaire et éminemment politique est navrant.
Tant sur le plan économique que sur l’évolution des mentalités, les enjeux autour du ballon rond  vont bien au-delà d’un sentiment de déréliction qui se fait jour au sein de ce sport collectif.
L’outil de brassage social a perdu de ses vertus : qui va au ski, qui va au foot ?
L’émergence du Quatar est un évènement majeur sur le plan géopolitique, les sommes extravagantes mises en jeu, un effet de la finance folle.
Le gouvernement pusilanime envisage d'exempter les clubs des 75% , ce sera une fois de plus contre productif  sur le plan pédagogique car bien peu acquiescent à l' indécence des salaires.
Quand les identitaires s'infiltrent dans le Kop niçois par exemple, la reprise de « On est chez nous » par le FN d’un chant tellement entendu dans les tribunes doit donner à réfléchir.
Les joueurs apprennent à parler pour ne rien dire, entourés de parasites qui multiplient les fausses pistes pour s’étourdir de pognon, pauvres marionnettes d’un spectacle où se joue la Marseillaise en playback,  alors qu’ils ne pensent qu’à planquer leur pognon loin des petits qui financent leurs intermittentes prouesses.
Moscovici  quand il parle du « ras-le-bol fiscal » emprunte le vocabulaire de l’adversaire et érode encore plus le sens civique,  et voilà que Besancenot se met au niveau de Ribéry : zéro à zéro à zéro.

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