dimanche 1 septembre 2013

Cour d’honneur.



Cette année je ne suis pas allé au festival d’Avignon, alors la retransmission télévisée de ce spectacle de Jérôme Bel qui voit sur le plateau du palais des papes des spectateurs exprimer leurs vécus divers de spectacles donnés dans la cour d’honneur, m’a intéressé par toutes les contradictions mises en bouche.
La graphiste de Rodez préfère payer deux places du « off » plutôt qu’une place dans la file du « in » tellement entre soi,
la prof de Saint Siméon de Bressieux qui venait avec sa troupe amateur, s’en remettra à Antigone jusqu’à sa mort,
le conseiller d’éducation qui voit une centaine de pièces par an, propose un texte de 16 pages à la sortie tellement il ne peut tout dire sur scène, sinon que le théâtre lui permet de se chercher comme tant d’autres de tous âges qui s’expriment avec intensité, finesse, drôlerie.
« Que doit être l'homme ? Soi-même. Voilà ma réponse brève. » Ibsen
Des acteurs ponctuent les témoignages.
Un danseur interprète un morceau de « Wolf » qui n’a pu être joué en 2003 pour cause de grève des intermittents, l’alpiniste d’« Inferno » regrimpe contre le mur de la cour d’honneur.
La pièce de Castellucci  citée à plusieurs reprises a du être un grand moment.
Huppert apparait dans le témoignage du médecin qui était de service lors de la présentation de Médée et un acteur russe apporte une intensité extraordinaire avec le décompte des morts de la seconde guerre : un toutes les 4,6 secondes.
Des figurants reviennent jouer leurs cavalcades antérieures, leurs chutes, ou une revanche d’un soir depuis que des spectateurs insultèrent des acteurs en disant : « vive la télé ! »
Je vois plus souvent du théâtre en vrai que par écran interposé, mais j’ai bien aimé par l’intermédiaire d’un outil méprisé prendre un air de cette année en Avignon quand les jours d’été ont  fini de grésiller au pied des gradins.
J’ai entendu les cris des martinets.

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