samedi 18 mai 2013

Suite à un accident de voyageur. Eric Fottorino.



L’ancien directeur du « Monde » va chercher au-delà la formule sibylline des annonces de la SNCF qui ne nomment pas les suicides sur les voies.
Par son écriture pudique il apporte un peu d’humanité quand des voyageurs empêchés ne voient que des heures perdues.
« Vous êtes de la famille ? Non…Alors on ne peut rien vous dire. 
Les quais bondés sont aussi déserts que le Sahara, la chaleur en moins. L’accident de personne n’est vraiment l’accident de personne. »
Jusqu’à ce qu’il recopie des avis pris lors de conversations par Internet où  la violence se donne libre cours, il s’étonne d’être aussi un quidam parmi les quidams, qui ne le sait ?
Le camelot qui vient d’entrer dans le compartiment lui rappelle le « Rien » :
« Sa voix tonitruante nous fait sursauter. Il ne parle pas, il hurle. Il va falloir endurer son discours habituel ; « RERiens, RERiennes ! »
Alors que la presse locale est laconique sur ces nombreuses vies effacées, c’est au Maroc qu’il lit l’histoire d’un accouchement dans le train qui permet de clore avec une jolie note ces quelques pages dont le format  bref convient bien à un aller simple en RER.
La SNCF a offert au bébé, une carte Navigo valable jusqu’à sa majorité.

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