samedi 8 décembre 2012

Le temps de vieillir. Martine Franck.



Quand j’ai emprunté à la bibliothèque ce livre de photographies des années 80, le sujet était traité dans la série des voyages : cette entrée poétique au pays des rides me convenait.
Le nom de la photographe me disait vaguement quelque chose, il y a aussi un Robert Franck américain.
Elle était née en Belgique, amie de Mnouchkine, elle fut la deuxième femme de Cartier-Bresson, elle vient de mourir.
Elle a travaillé pour Les petits frères de pauvres et le choix du thème recoupe d’autres reportages consacrés aux exclus en tous genres.
Robert Doisneau qui écrit avec la même délicatesse que lorsqu’il photographie évoque le regard amical de celle qui appartenait à l’agence Magnum.
Les années ont passé depuis ces portraits où une poupée sur un lit crie à travers le temps, où le travail qui avait plié les corps  préservait la dignité du berger de Haute Provence ou du cantonnier chinois.
Une photographie résume toute une vie : une dermatologue à côté de sa lampe dont l’abat jour est constellé de papillons, reçoit encore des clients à plus de quatre-vingts ans, elle disparait devant un immense tableau la représentant dans tout l’éclat de sa jeunesse.
Ces vieillards qui comme dit Shakespeare « ont une abondante pénurie d’esprit en même temps que les jambes faibles » alimentent des textes appétissants.
« Quelle est la pire sottise ?
Celle des jeunes qui croient qu’avant eux le monde n’existait pas, ou celle des vieillards qui croient qu’il cessera avec eux ? »
Friedrich Hebbel.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire