lundi 15 octobre 2012

Holly motors. Leos Carax.



Il devient de plus en plus rare que les cinéastes jouent avec le cinéma, alors le dernier  film de Carax (« Saints moteurs ») peut dérouter.
J’aurai aimé que ce film étrange soit muet parfois : la scène du père qui récupère sa fille à la sortie d’une soirée est tellement artificielle; pourtant j’ai accepté la fantaisie dans les autres séquences.
Les images sont belles, les décors originaux et participent à un rêve qui dure deux heures. Denis Lavant se transfigure depuis une limousine interminable pour nous faire réviser des genres cinématographiques divers en des lieux souterrains, et principalement la nuit.
Il fatigue sous ses perruques changeantes en créant onze personnages : de la mendiante jusqu’au banquier.
Il jouera au tueur qui tuera son double qui le lui rendra bien, il s’en relèvera.
L’humour ne manque pas dans ce questionnement sombre sur notre époque : des inscriptions sur des tombes invitent les passants à consulter le site internet des défunts.
Les jeux ont beau se dérouler sur les plateaux  de tournage les plus contemporains avec des personnages bardés d’électrodes en vue de motion capture, le ton est à la mélancolie même chez l’inventif réalisateur qui  vient de reprendre du service.
« On croit qu’il est midi, mais le jour s’achève. 
 Rien ne veut plus rien dire, fini le rêve.
 On se voit se lever, recommencer, sentir monter la sève. 
 Mais ça ne se peut pas,
 Mais ça ne se peut pas, 
 Non ça ne se peut… » Manset .

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