vendredi 20 avril 2012

Morne campagne : tant mieux !

Sondeurs journaliers et journaleux songeurs disent que la campagne des présidentielles est ennuyeuse alors qu’ils ont leur part dans l’insipide.
Dès qu’un mot dépasse, les tweets maniés par les pourvoyeurs de bla bla, bêlent. En territoire grossier qu’ils épaississent à pleines louches, ils jouent les effarouchés.
Sur le fond, Libé énonçait les dossiers occultés ces dernières semaines :
la santé, la dépendance, l’environnement, la justice, la grande pauvreté…
auxquels peut s’ajouter la dette subliminale.
En 2011, les opéras Bastille de Mélenchon, en plein air sur les places et les plages ont attiré l’œil, mais les rouges images ont-elles imprimé ?
Oui un président « normal », peut redonner dignité à la politique, ce ne sera pas du luxe.
Qu’il n’y ait pas eu déchaînement de promesses, qui s’en plaindrait ?
Dans les mots apparus lors de la présidentielle précédente, il y a cinq ans, une éternité, celui de la « démocratie participative » m’avait réencaustiqué quelque vieille utopie et puis nous étions passés à d’autres choses, le « pacte écologique » avait duré lui ce que durent les modes et chacun était reparti chez son automobile.
Avec d’autres équipes qui vont se mettre en place, ce sont d’autres exemples qui doivent apparaître à une société qui ne s’aime plus, où l’acculturation à l’œuvre pose des mines qui éclateront dans les jambes de nos enfants.
Les stratèges du court terme qui ont fait crisser leurs pneus finissent sur la jante, il va falloir réapprendre le temps long, lire.
Lorsque la gauche s’approche du pouvoir, ils ont osé ressortir les chars sur les champs Elysées, alors relire  Jean Richepin et non Victor Hugo comme je l'avais hâtivement noté, ainsi me l'a fait remarquer une lectrice attentive :
« Les bourgeois sont troublés 
De voir passer les gueux »
(Le texte intitulé  "Les oiseaux de passage" mis en musique et chanté pour une partie par Brassens est chanté aujourd'hui dans son intégralité par Rémo Gary me précise -t- elle).
Comme jadis, j’aime aller à l’encontre de cette illégitimité, qui nous valut tant de bonheur en 81.
Allez François, on remet ça !
Petite dame aprçue à La Concorde qui mettait ton pouce en bas pour désigner la place de la gauche, fais toi peur !
Je fis profession de professeur et je sais l’agacement que suscite la gauche donneuse de leçons, nous sommes inaudibles chez les inquiets des fondamentalismes qui n’ont gardé de leur baptême qu’un croisillon pour exorciser d’autres obscurs et ont oublié toute générosité.
Même si les incertitudes économiques nous brouillent la vision, je préfèrerai encore des velléités de justice aux calculs qui jouent avec des peurs bien peu catholiques.
...
Dessin de Willem:

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire