dimanche 1 avril 2012

Les bonnes. Jacques Vincey. Jean Genet.

Les servantes jouent à la maîtresse et ça se finit mal.
Je m’attendais à une pièce plus politique mais les raisons de sa réputation n’étaient pas de cet ordre, maintenant que l’œuvre théâtrale la plus jouée dans le monde est au programme des lycées.
La cruauté, la haine, les semblants qui rattrapent le réel, sont joués avec vigueur par trois actrices excellentes. Un acteur, nu bien sûr, en gants Mappa vient d’emblée apporter la distance en expliquant comment doit être jouée la tragi comédie : « Un conte… Il faut à la fois y croire et refuser d’y croire. ». Sa présence discrète mais constante ne m’a pas dérangé, contrairement à beaucoup de critiques, elle me semble de nature à respecter les indications de l’auteur culte qui s’est toujours défendu de s’être inspiré du meurtre des sœurs Papin :
 « Je vais au théâtre afin de me voir, sur la scène (restitué en un seul personnage ou à l’aide d’un personnage multiple et sous forme de conte) tel que je ne saurais - ou n’oserais - me voir ou me rêver, et tel pourtant que je me sais être. » 
La notoriété de cette pièce de 1947 va bien au-delà de la notion omniprésente qui souligne une des difficultés de la création : « d’après des faits réels ».
L’exploitation, les frustrations, les fleurs qui étouffent, les fausses familiarités, les objets qui pèsent, « Madame est trop bonne » inévitable, mais « elles déconnent ».
Le décor mécanique au service d’une mise en scène qui varie les jeux, modernise un texte qui aurait pu connaître des longueurs.

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