vendredi 30 mars 2012

Education, la France déjà dégradée ?

La dégradation est économique, culturelle et morale.
Mais le débat en vue de l’élection présidentielle pourrait porter sur l’école et sortir des politiques à court terme et contredirait les médias qui trouvent les débats- qu’ils organisent- bien pauvres.
Les mots nous ont tellement trahis que nous nous sommes transportés au pays des chiffres.
Ainsi la politique de l’évaluation cherche à quantifier chaque acte, et accroit la marchandisation de la société. Omniprésente dans les classes elle en modifie la pratique pédagogique.
Les estimations ne manquent pas qui s’appliquent aux appréciateurs eux-mêmes.
La France, a continuellement chuté depuis 2000 dans tous les classements internationaux qui évaluent les résultats des élèves. Le ministre de l’Education cache certaines études car les chiffres sont cruels pour le système éducatif français dont le chanoine a dit que « dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur ».
Les valeurs indexées sur le CAC ?
Nous sommes dans un pays où les inégalités sociales sont corrélées le plus fortement avec les inégalités scolaires.
Dans la grande salle bien remplie de la MC2 au forum de Libération, François Dubet sociologue a plus de liberté que le politique Vincent Peillon qui m’a paru compétent sur le sujet et moins empesé que d’ordinaire. « Même Standard & Poor’s - qui n’a pas toujours brillé par autant de clairvoyance - nous le dit : la clé de la croissance de demain se trouve dans les investissements massifs que nous devons faire aujourd’hui dans l’enseignement, la formation et la recherche, de la maternelle aux doctorats, et au-delà. Mais les moyens n’ont de sens qu’en ce qu’ils permettent de servir des fins. Celles-ci s’appellent pour nous : briser le noyau dur de l’échec scolaire, mettre sur pied une formation initiale et continue des enseignants digne de ce nom, réformer les rythmes scolaires, faire évoluer le métier d’enseignant, revaloriser l’enseignement professionnel. » 
En plaçant la concertation en préalable celui ci irritera les radicaux des deux extrémités : les rétros et les raseurs de table. Sa position se veut consensuelle car il sait bien que rien ne se fera sans les personnels qui souffrent en ce moment.
L’école n’est plus rectrice. Il s’agit de convaincre pour regagner une autorité morale, intellectuelle.
- En cinq ans, presque 10% des effectifs enseignants ont été supprimés et le métier n’attire plus.
- La formation des professeurs a été réduite à néant
- Les réseaux d’aide spécialisés aux élèves en difficulté (RASED) ont été démantelés.
- Près de 150 000 jeunes sortent sans qualification du système scolaire.
Cependant le rejet de la politique de sa Majesté Hélas ne doit pas conduire à la défense d’une forteresse. Concernant l’éducation le ton rituel est à la déception, c’est devenu tellement banal que nous avons oublié le temps où la maternelle faisait notre fierté (la scolarisation des moins de 3 ans, est passée de 35% à 13%). Les médias convoquent la Finlande : amenez les flocons ! Même dans les milieux qui ne cessaient de dire « le niveau monte », il est reconnu que les performances des élèves à l’entrée en 6e, pour la maîtrise de la langue comme pour les mathématiques, ne cessent de faiblir.
 Le climat scolaire est dégradé : quand on demande aux élèves :
« quand tu ne comprends pas, tu demandes au prof ? »
80 % répondent : « oui » dans l’OCDE, 80% répondent : « non » en France.
Mais je crains que la formule qui s’étonne : « un enseignant à 11ans, 11enseignants à 12 ans » n’entre dans une politique qui considère l’éducation comme une source de dépense et non d’investissement pour l’avenir.
L’engagement du nouveau président concernera la nation et non un département ministériel, une institution et pas seulement un service public.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire