dimanche 12 février 2012

Zebda. Second tour.

Le phénomène politique et musical, avait séduit il y a huit ans à la fois les campings et Le Lubéron : les toulousains sont enfin de retour.
Les temps ont changé depuis le toilettage des grands chants de lutte, désormais la question devient lancinante : où en sont les promesses ?
 « Dans le parcours qu’ils appellent Jules Ferry
 C’est les mêmes qui ont les places les plus pourries »
La pochette du CD est illustrée par la photographie de1952 de Mimoun derrière Zatopek grimaçant dans le sprint final. Un athlète dont on a oublié le nom chute derrière le duo mythique.
Dans le morceau qui passe le plus volontiers, un marché s’installe autour de l’église, le dimanche matin,  alors les marchés-de-Provence chantés par Bécaud sont définitivement fossilisés,
« Des roumaines même l’air vague
Te font regretter une bague 
Il faut qu’elles fassent de l’argent 
Sinon on les astique au détergent » 
Une chanson est consacrée aux femmes voilées et leurs silhouettes en traversent d’autres.
« Est-ce un principe de précaution 
Ces barricades de chiffons 
Et s’il fait peur à l’Amérique 
Ce look casse pas des briques » 
Les certitudes en ont pris un coup et si l’ironie, l’énergie sont là, la forme interrogative prime.
« Deux écoles chez nous se tiraient la bourre 
L’une disait « soit érudit » 
L’autre chuchotait « remplis ton caddie » 
Si je crois percevoir quelques désillusions dans leurs paroles, j’aime que leurs musiques continuent à m’entrainer.
« Ce jour là je me sens pas seul 
Putain qu’est ce quelle prend dans la gueule l’identité nationale » 
Leur démarche est civique, mais la belle chanson sur les mains ne constitue pas vraiment une défense du travail manuel, alors qu’ils se veulent des « ouvriers » de la musique et de la poésie. Parole d’instit’ qui échappa à la fourche. Leur faculté d’interpeller est intacte dans la « correction » quand la société n’arrive pas à aller au bout de la phrase : « les hommes naissent … libres et égaux… » 
 Non, Mouss ne finira pas en « guitariste chilien », mais la politique avec ces airs là reprend de la couleur et une grinta de bon aloi.
...
 F. Morel de vendredi sur Inter :

Les mots des pauvres gens par franceinter

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