vendredi 3 février 2012

Riches ou pauvres, à chacun son ghetto ?

Sauf que l’un est choisi et l’homogénéité plus forte chez les riches.
 « Bande », « délinquance », « violence » : pas de ça chez nous à l’ouest de Paris ! Quoique.
Pas chez ceux qui font les lois.
Dans le débat de Libération de novembre 2011 à Lyon placé sous le signe
des « Nouvelles frontières », la rencontre entre les Pinçon-Charlot et le maire de Neuilly avait toute sa place.
 La distance est bien plus éloignée entre Paris et sa zone périphérique Nord qu’avec Berlin.
Jean Christophe Fromentin a eu un certain courage pour venir s’asseoir à côté des auteurs du « Président des riches » et des « Ghettos du gotha », et même s’il ne s’inscrit pas dans la filiation Martinon - Sarkozy, être maire d’une commune qui vient de porter à 4% les logements sociaux dans sa ville comportait quelques risques d’hostilité.
Très courtois, il s’est débattu pour combattre l’idée de ghetto, en faisant valoir que 50 000 personnes venaient travailler dans sa ville qui comporte 60 000 habitants.
Son insistance à trouver seulement « des différences de standing mais pas plus que dans d’autres métropoles » est moins convaincante que dans d’autres registres où il revendique une liberté de parole qui veut le distinguer de ceux qui font métier de la politique : lui est entrepreneur.
 Les sociologues reviennent sur la villa Montmorency, lotissement oligarchique où Bruni, Bolloré, Lagardère s’agglutinent alors qu’ils pourraient vivre ailleurs. Mais l’entre- soi, le communautarisme de naissance, permettent de démultiplier les richesses, les pouvoirs.
 Il est loin le temps où le faubourg Saint Antoine voyait les acteurs économiques proches des lieux de production.
Aujourd’hui dans la classe des pauvres, des individus désaffiliés cumulent tous les handicaps : économiques, culturels et sociaux.
La description de l’évolution des immeubles du Sillon de Bretagne où l’ambition initiale, la mixité sociale, a été dégradée par des phénomènes de ségrégation m’ont rappelé ce qui s’est passé à Villeneuve où nos rêves ont pris quelques plombs.
L’architecture fut-elle animée d’idéaux de progrès ne peut guère contre l’économie et ,dirait-on aussi , désormais la culture.
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Photographie envoyée par Gaétan :
"On ne peut se serrer la ceinture et baisser nos frocs en même temps" 
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Dans « Le Canard » de cette semaine :

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