jeudi 23 février 2012

La nature morte de l’antiquité à nos jours. #1 Entre réalité et symbolique

Serge Legat commençait un cycle de conférences aux amis du musée.
La nature morte c'est la peinture d'objets. L'expression, assez péjorative, apparaît en France au 18ème, alors que, depuis le 16ème les Provinces Unies parlent de « Modèle Immobile » et que les Anglais utilisent le plus poétique « Still Live » (vie tranquille). Assez lié au monde du théâtre (trompe l'œil, décors), le genre est considéré comme mineur en France jusqu'au 18°, il figure au cinquième rang, le dernier du classement académique.
Peu de traces de cette catégorie de représentations subsistent aujourd'hui, venues du monde grec et hellénistique.
Par contre d’Herculanum et Pompéi du 1er au 4ème siècle à Rome, abondent les décors de scène, imitations d'objets, trompe l'œil, sur les mosaïques et les fresques.
L'effondrement du monde romain entraîne la décadence de la nature morte qui devient uniquement « symbolique » du christianisme : l'objet n'a pas de raison d'être par lui-même, il est complément et se doit d'être beau car associé au message mystique comme dans la Cène. Avec l'Art Occidental, c'est le retour à l'observation et au naturalisme.
La pensée d'Aristote le rationaliste, soucieux des choses matérielles, des inventaires méthodiques et de la systématisation. est redécouverte. L'influence de St François d'Assise, de St Thomas d'Aquin qui écrivent sur l'importance de la nature, font, à la fin du Moyen Age, que l'objet devient digne de l'amour du chrétien. A Padoue, à Sienne, à Florence les artistes comme Giotto s'y intéressent. L’Italie cherche la perfection et en Flandre les peintres amènent de l'homme à Dieu. Dans le monde nordique, on représente de plus en plus d'objets du monde religieux ou profane. La Vierge par exemple est peinte dans le cadre de la vie quotidienne, souvent dans des intérieurs flamands bourgeois chez Van Eyck ou Campin. La représentation de l'objet prend de plus en plus d'importance dans le tableau, chargée de symboles : Le lys est l’immaculée conception, la pureté, la rose c’est Marie et la bougie éclairée la lumière de Dieu qui éclaire l'humanité
 Au 17eme au revers de triptyques ou diptyques apparaissent « les vanités ».
Merci à Dany qui a pris ces notes.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire