vendredi 20 janvier 2012

Comment aimer l’impôt ?

« Les riches se sont considérablement enrichis, mais ils rendent moins à la société qu’autrefois. »T Pech
L’affaire Bettencourt a eu un effet de dévoilement du Bouclier fiscal, révélateur des pratiques où Woerth était un des acteurs des plus emblématiques. Le ministre du Budget garant de l’état conseillait ainsi publiquement une association de guides chamoniards pour payer moins à la collectivité (août 2010. Dauphiné Libéré). C’était du temps où ce pilier de la Sarkosie réservait l’honneur des médailles aux gestionnaires de fortune. Tellement ordinaire, que cela me choque presque plus que ses abus, magouilles, (conflits d'intérêts, financement de l'UMP, cession de l'hippodrome de Compiègne…) auxquels nous nous étions familiarisés.
Puisqu’il était question en ce mois de novembre de « refaire société », une fois encore j’ai choisi de suivre un débat sur la réhabilitation de l’impôt lors des journées de la République des idées. Etaient invités un historien, un syndicaliste et l’économiste Camille Landais qui a écrit avec Thomas Piketty et Emmanuel Saez le livre faisant désormais référence « Pour une révolution fiscale ». Quand il s'agit de simplifier la fiscalité et la rendre plus équitable, la fusion de la CSG et de l’impôt sur le revenu, individualisé et progressif est une des mesures les plus marquantes.
Le terme contribution a remplacé le mot impôt qui se trouva affublé par Franklin lui-même de la même certitude que la mort.
Et pourtant sans impôt pas de société et il est loin le temps où le citoyen s’honorait en payant ses taxes. C’est que l’opacité, la complexité sont devenues des données structurelles. Et l’érosion de la morale publique le bruit de fond de nos feuilletons.
Alors améliorer l’information avec un accès aux statistiques comme dans les pays nordiques serait logique avec bien sûr, évidemment, nécessairement, l’accroissement de la pression fiscale sur les plus aisés :  
« prendre le superflu, plutôt que le nécessaire »
Un référendum en Californie où s’était exprimé un refus de l’augmentation de la fiscalité a mis en évidence une explosion des coûts pour les individus quand la mutualisation n’est plus là. Pour rendre l’impôt plus aimable, l’aborder par la contre partie : le coût d’un élève…
La retenue à la source demande une gestion plus fine et n’abaisserait pas forcément le coût de la collecte, là les experts ne sont pas forcément d’accord.
La crise va accélérer les mutations et les délais seront peut être raccourcis par rapport à l’impôt sur le revenu conçu en 1848 et appliqué en 1914. La France affiche souvent des intentions plus égalitaires, mais à force d’abattements et des niches fiscales, le niveau de l’impôt à payer est bien faible pour les plus riches des riches, même s’ils ne pourront à eux seuls combler tous nos déficits.

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