mercredi 28 décembre 2011

Sète.

Premier port de pêche en Méditerranée, où la crise frappe fort;  la ville photogénique avec tous ses canaux est-elle condamné à devenir seulement un décor pour cinéastes ? Ainsi « La graine et le mulet » un des derniers qui va bien à ces lieux déjà arpentés par Agnès Varda. D’autres artistes qui y naquirent : Valéry, Brassens, Manitas de Plata, Vilar, Di Rosa, Combas … invitent le visiteur à fréquenter les musées qui ne manquent pas. J’ai sur ce blog évoqué les cimetières fameux, l’un dominant la mer, l’autre proche de l’étang de Thau.
En Méditerranée, entre tant d’eau et lames de terre salées, est-ce cette topographie singulière qui donne un air spécifique à la cité, à la gastronomie originale ? Je reviendrai vers Cette visitée déjà à plusieurs reprises et qui n’a pas épuisé pour moi tous ses mystères. Au Musée International des Arts Modestes, le MIAM, outre l’expo permanente remaniée nous avons découvert :
- les réalisations en bois animées d’Emile Ratier, paysan bricoleur qui devenu aveugle se mit à la création,
- des automates musiciens à base de boites de conserve qui s’animent bruyamment en tapant sur des pianos guitares et batteries miniatures.
- Frédéric Magazine, collectif d’artistes d’horizons divers.
- P.Q. : ville de Michel Gondry, en carton,
- des dessins Bamun du Cameroun, certains traditionnels, d’autres contemporains.
- de l’art carcéral Chicano : série de mouchoirs décorés, proches de l’art du tatouage.
- Une chaise, un trône plutôt construit à partir de l’assemblage de capsules de bouteilles appartenant à la Halle St Pierre de Paris.
- Des rouleaux constitués de feuilles de papier cousues et marouflées sur toile peints avec des couleurs végétales par des « Patmas » (peintres), support pour des conteurs indiens itinérants.
A La Pointe courte le musée est en plein air, nous avons fait un tour dans le quartier où un esprit de village particulier se dégage avec les petites maisons, les tables et étendages en bord de canal, et le port de barques qui reviennent de l’étang, encombré de filets, de congélateurs recyclés, de caisses en plastique et de cabanons construits à base de matériaux de récupération variés et décorés de bibelots hétéroclites. L’esprit s’affiche, fantaisiste. C’est le royaume des chats. « Interdit aux chiants » « Il vaut mieux une sardine sur le grill qu’un thon qui nage ». Ces quelques pensées laissent supposer la gouaille des habitants qui tiennent à s’appeler les pointus … Les ruelles portent des noms évocateurs : rue de la Pétanque, ruelle des Nacelles, traverses des Pêcheurs, des Jouteurs, des Tambours… Nous engageons la conversation avec un pêcheur de 70 ans occupé à confectionner un filet. Il ne se fait pas prier pour nous raconter sa vie, son quartier, on ne peut plus l’arrêter ! « Peuchère ! » Les conditions de vie et de pêche ont bien changé depuis son enfance et le mal de mer n’est jamais passé. Peu de chance que se petits enfants poursuivent dans cette voie.

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