samedi 15 octobre 2011

Traverses. Jean Rollin.

De « l’Hôtel de la Marne » à Tarbes jusqu’à l’hôtel « Alizé » rue Paradis à Marseille, l’écrivain cherche et trouve l’ennui au cours d’une errance en France, arrosée de pluie et d’alcool. Il ne cesse d’accabler son désenchantement, et pourtant nous le suivons.  
« En face de l’hôtel de ville, le monument à Danton et à la levée en masse est couvert de graffitis « Nique la police » et plusieurs personnages du groupe sculpté, à commencer par Barra, le petit tambour, ont été amputés de leurs mains ou de leurs bras. »
Que dire de plus pour décrire un pays harassé, arasé ?
En passant par la Lorraine des friches industrielles et du parc Walibi-Schtroumpf, au Creusot, les mémoires se vident.
L’ancien mao est toujours d’une sincérité rassurante, d’une précision décapante.
« Ici mes notes reprennent, et, contrairement à ce qui s’est passé avec l’épisode du train, tombé dans un trou noir, je dispose au sujet des suivants [ les épisodes] d’une multitude d’informations très précises bien que d’un intérêt discutable. »
L’humour est désabusé, le livre s’avale comme un alcool de poire qu'on apprécie si parfumé, si fort, et pourtant on sait qu’il vous ruine la santé.

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