mardi 24 mai 2011

George Sprott. Seth.

Cette bande dessinée des éditions Delcourt est un livre d’art non pas celui qui reste muet sur la table basse avec ses pages en papier couché, mais à offrir, à revoir, tant l’invention, l’élégance éclatent dans cet album somptueux.
La forme inspirée de l’art nouveau, une ligne claire avec des planches très fournies et des plans uniques apportent au récit une dimension universelle.
Pourtant la vie d’un présentateur de télévision locale, qui continue pendant des années à ressasser ses histoires de voyage dans le Grand nord, peut nous être indifférente, surtout que le personnage enfermé dans ses habitudes manque de dynamisme, de chaleur.
Ce qui est fort, c’est que nous pouvons nous sentir concerné par des questions qui se posent tout au long des 96 pages sur le sens de la vie : le temps, la mémoire, la mort. Les regards croisés des personnages secondaires permettent peu à peu avec humour et lucidité de faire connaissance avec George Sprott. Cet homme pathétique et attendrissant, a consolé des solitudes et usé des proches. Le récit en forme d'enquête est vibrant, poétique, honnête pour un personnage fictif dont les maquettes des théâtres de sa vie figurent dans cet ouvrage tout en aller-retour limpides.
On aimerait laisser un exemplaire du récit d’une vie tel que celui-ci, tout en nuances, en complexité, où le lecteur forme ses idées en toute liberté, un kaléidoscope où sous la légèreté se devine l’épaisseur.
La vie après la mort : « Peut être pourrons nous la revivre, mais cette fois en sachant clairement le sens de nos actes. »
L’enfer : « Ce que je disais sur le fait d’observer sa propre vie avec une grande clarté, c’est peut être ça l’enfer. »

1 commentaire:

  1. bonjour je viens de decouvrir votre blog à l'occasion d'une recherche sur "les femmes peintres" je m'y promène ....j'apprecie sa diversité et j'y reviendrais m'y balader Bonne fin de Mai

    RépondreSupprimer