dimanche 13 février 2011

Un pied dans le crime. Eugène Labiche.

Avant le lever du rideau, à l'Hexagone, Dominique Pinon vient faire répéter aux spectateurs :
« Rien n’est plus beau que notre France !
Aimons là de tout notre cœur !
Pour le crime pas de clémence,
Vive la France et l’empereur ! »

Nous sommes sous l’empire pendant deux heures et demie, le public rit et se régale de cette comédie bien troussée. Philippe Torreton porte, à la Giscard, la mèche couchée sur sa calvitie et Dominique Pinon une crête et un tempérament comique qui emporte la troupe entière avec deux femmes nunuches à souhait, un laquais gai, un filleul plein de bonne volonté. Proche de la commedia Del Arte, derrière de grandes oreilles, une société mesquine et cruelle se révèle. Quiproquos et mufleries, Gatinais qui avait visé un chat avec une pétoire l’entend s’écrier : « sapristi ! » d’où quelques scrupules et cas de conscience. Comme il est question de justice, on pense aux figures de Daumier croquant le bourgeois. Les portes qui claquent sont indissociables du vaudeville, elles ont disparu, un placard est toujours là et bien que le jus initial ne se soit pas éventé, des trouvailles contemporaines ajoutent au plaisir : les parois de papier se déchirent, un poêle n’en fait qu’à sa tête et le chat se rappelle à nous : « Maou »
Le rythme est enlevé, le public ravi, applaudit après un ultime couplet :
« L’épée glacée de la justice
Jamais plus nous fera frémir !
Au cœur elle a frappé le vice !
Allons dormir ! Dormir ! DORMIR !!! »

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