mercredi 10 novembre 2010

J 10 à New York. Le Queens

Nous destinons notre dernière visite au Queens, avec comme but le Moma, extension de celui de Manhattan appelé aussi PS 1(Public school). Nous y parvenons grâce au métro G, et nous débouchons dans un quartier en travaux d’où nous apercevons la forme reconnaissable du Chrysler building, notre préféré, sur l'autre rive. Nous sommes sur Jackson avenue, la rue du Moma bis que nous trouvons facilement. Nous faisons le tour du sévère bâtiment rouge, ancienne fabrique d’agrafes selon les guides, ancienne école aussi comme l’annoncent les frontispices. Grille close, le musée n’ouvre pas avant midi. Il est 11 heures, le temps est beau, nous patientons en marchant vers le quartier grec.Tout d’abord de l’autre côté de la rue nous jetons un œil sur le grand entrepôt graffé, tagué de bas en haut et sur toutes ses faces sous l’égide de 5 pointz ou 5PTZ.com, seul bâtiment touché par cette débauche de couleurs et sans doute amené à disparaître au profit d’immeubles arties ou résidentiels. Nous longeons Jackson avenue en direction de Queensboro bridge jusqu’à un nœud routier bruyant où s’entremêlent les poutrelles des passerelles. Nous rebroussons chemin car la 21street que le guide Evasion signale comme quartier grec et méditerranéen n’est pas à côté. Nous prenons conscience de l’échelle du plan. Nous n’atteindrons pas le quartier Steinway où subsistent peut être des fabriques de piano. Avant de gagner le PS, nous nous restaurons dans un Deli coréen, self service de plats cuisinés et goûtons une diet root bier inoubliable qui donne l’impression de boire de l’Hextril.
Nous nous rinçons la bouche à la cafétéria neuve du Moma PS avec un expresso, deux gâteaux au chocolat délicieux et un cheese cake insipide. L’entrée du musée est gratuite car seul un étage est visible, les autres sont fermés au public pour cause d’installation.
Le lieu lui-même est intéressant : les couleurs des murs de briquettes s’écaillant ont été conservées et des milliers de pas ont donné une patine aux marches d’escalier cimentées. D’autres escaliers méritent l’appellation cages d’escalier, à cause de grillages protecteurs. Des artistes ont peint les murs de scènes en noir ou collé des paysages d’arbres à un étage, de tremblements de terre au 2nd. Mais l’exposition essentielle réside dans la présentation de vidéos, classées chronologiquement. Nous commençons avec le ballet mécanique de Fernand Léger, Ray et Anteil, entracte de René Char, Picabia et Satie pour nous orienter progressivement vers des visions plus masochistes : hula hop en barbelé qui meurtrit le corps d’une femme, œuvre d’une Israélienne ; femme qui se mange un sein à la cuillère simulé par un melon, humoristique : acteur qui imite un bébé et s’aventure en couche culotte au milieu de la rue, témoignages, performances : superposition de corps nus au sommet d’une montagne pour la hausser d’un mètre… Nous circulons ensuite sur des planchers recouverts entièrement de 33 tours en vinyle noir aux étiquettes multicolores.Nous renonçons à prendre le métro aérien vers Manhattan car l’heure tourne et nous avons rendez-vous à 16h chez Emma. Derniers préparatifs et un taxi, belle voiture noire sans sigle apparent arrive. Nous faisons nos adieux à nos amis.Notre chauffeur indien d’Inde s’inquiète du numéro du terminal où nous devons nous rendre. Nous ne sommes pas en mesure de répondre, alors il correspond par téléphone tout au long du trajet, se faufilant dans la circulation dense vers JFK Airport. Nous trouvons la réponse à sa question sur la route grâce aux panneaux explicatifs qui répertorient les compagnies d’aviation selon les terminaux. 45$ plus tard, nous enregistrons nos bagages, passons le contrôle de sécurité pour lequel nous avons acquis de l’expérience, sans chaussure ni ceinture. Il nous reste 3h 30 d’attente, occupées par la lecture, l’écriture. Nous mangeons un tacos monstrueux dont nous avons du mal à venir à bout à deux. L’avion est à l’heure. Bien installés, nous dormons en toute quiétude. Le transit à Madrid nous impose un nouveau contrôle de sécurité, chaussures, ceinture et tout le bintz. Je retrouve avec plaisir l’Equipe et Libé et découvre avec bonheur le livre « Seul le silence » de Ellory que ma femme vient de finir. Elle crève de chaud et s’achète un T-shirt couleur locale : « Bad Toro ». Embarquement et arrivée à l’heure à Genève, la navette pour Grenoble part toutes les dix minutes (43€ la place). Les personnes auxquelles nous avons à faire paraissent moins courtoises.
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Je termine ici l’exploitation du carnet de voyage de mon épouse. Les semaines à venir, je prolongerai les plaisirs de ce séjour par des évocations de films récents ou de livres où il est question de New York, avant un retour sur notre voyage en Chine de 2007.

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