jeudi 7 octobre 2010

La France de Depardon.

Pour cette promenade dans la France provinciale, les photos du fils de paysans sont vraiment en couleurs : façades de boucherie et du café PMU, des panneaux, des volets…
Il n’a insisté ni sur les ronds points ni sur les zones industrielles, pas plus qu’il n’a évité les poteaux électriques pour ne pas effleurer le pittoresque qu’il fuit. A l’approche de l’exposition de ses photographies à la BNF, Télérama en propose 56 dans un hors série qui accueille aussi J. Rouault, P. Jourde, F. Bon et d’autres écrivains qui apportent leur regard, ainsi que des géographes, des historiens de la photographie, et bien sûr, le bavard Raymond.
« Dans mes photos je me débarrasse d’une certaine esthétique. Volontairement et consciemment. Ce n’est pas ça l’important. C’est plus le lieu qui y apparaît, le lieu habité et moi-même dans ce lieu. »
Ces photos des territoires se situent dans l’entre deux, ni rural profond qu’il connaît si bien, ni les grandes agglomérations. Même s’il s’est débrouillé pour saisir des paysages sans personne, avec sa chambre 20X25, son regard modifie le nôtre, sur La France vue du sol avec ses pointillés, depuis le trottoir avec ses herbes oubliées.
« Le monde est devenu rectiligne. A présent, lorsque nous passons, par la nationale, devant la bande déchirée des bois noirs, nous savons que, derrière, les replis du temps se sont résorbés, l’ombre s’est dissipée, il n’y a plus rien. » P. Jourde.

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