mercredi 3 février 2010

J 21. Saigon.

Nous partons pour une longue route de 300 km vers Saigon.
Nous faisons un arrêt vers un village Coho Lang Ga rendu particulier par la présence d’un immense coq en béton érigé par des missionnaires. Nous déambulons dans les champs où des paysans trient méticuleusement des échalotes avant de les placer dans un grand sac plastique. Depuis notre véhicule nous constatons que les cultures maraichères cèdent la place aux plantations de thé, café puis d’hévéas. Nous aurons d’ailleurs l’occasion de déguster gratuitement au choix thé ou café dans un complexe commercial proposant ces produits. Nous continuons la descente et la pluie s’abat violemment sur la belle route où dégringolent des coulées de terre rouge et de cailloux, avec de nombreux cars et scooters qui slaloment pour éviter les trous et les pierres.
Au bord de la chaussée, des hamacs, des chaises longues alignés à l’abri attendent des conducteurs fatigués. Un nombre important d’églises et de saintes vierges surplombant des maisons nous intrigue : ce sont des paroisses entières des minorités du Nord qui ont été déplacées avec l’église de leur village.
Avant l’arrivée à Saigon sur la route n° 1 dès Bien Hoa, la circulation s’intensifie progressivement jusqu’à l’embouteillage qui devient grandiose avec une nouvelle averse abondante et drue. « C’est une tranche ! C’est le bazar!" mais pas de casse ni trop de klaxon. Tous les véhicules se frôlent, déboitent et changent de file sans la moindre hésitation. Sur les bas côtés des vendeurs proposent des imperméables aux motocyclistes qui se faufilent entre les voitures, les camions en grand nombre, quand ce n'est pas possible, sortent carrément de la route à droite. Et puis d’un seul coup, sitôt passé un camion à l’arrêt, la circulation se fluidifie pour l’entrée à Saigon.Par contre la pluie persiste. Nous entrevoyons les lieux importants de la ville que nous sommes les seuls- les occidentaux- paraît-il à appeler Ho Chi Minh City (HCMC) : l’hôtel Rex, la mairie, le marché Ben Than, l’avenue au bout de laquelle s’élance la cathédrale, l’ancienne rue Catinat, aujourd’hui Dong Khoi. Nous coupons par le Cultural Park et la voiture s’arrête sous le porche du « Chancery Saigon all suite Hôtel 196 Nguyen Thi Minh Khai 3° district ».
Nous prenons possession, de notre suite à deux chambres. Nous commençons notre tour en ville avec nos imperméables et parapluie en abandonnant nos pulls, direction le marché couvert. On peut juger une nouvelle fois du sens du commerce et de l’habileté des petites vendeuses à l’affut de nos moindres envies. Nous ressortons après avoir craqué pour deux papillons et deux libellules si légers que les paris sont pris sur leur état au retour… ils seront intacts. Dehors la pluie s’est éloignée. Nous voyons alors un cortège discipliné de toiles de tentes sur roulettes tirées par des hommes se précipiter pour installer un nouveau marché nocturne à l’extérieur.
Nous partons plans en main, cette fois sans protection du tout contre la pluie, à la recherche des curiosités de Saigon : les hôtels grand luxe, Rex, Continental, Caravelle, le théâtre, la rue Nguyen Hué. Nous sommes surpris par l’aspect luxueux de la ville, nous avons l’impression d’avoir changé de pays. On peut marcher sur les trottoirs sans buter contre une moto, les avenues larges peuvent se traverser sans trop de risque grâce à des passages piétons et des feux à peu près respectés. Les magasins de luxe, les immeubles neufs à plusieurs étages, les éclairages et une présence policière importante nous plongent dans un autre univers. Des forêts primaires au Vuitton d’ HCMC.
Nous regretterons plus tard de ne pas avoir cédé à un fabricant habile de sauterelles à partir de tiges et feuilles de bambous, nous ne le retrouverons pas.
Nous mangeons fort bien dans une chaîne vietnamienne « Pho 24 » et rentrons nous coucher dans la douceur du soir qui n’a rien à voir avec la nuit moite de Hanoi.
Les amoureux prennent le frais aux abords du parc, avec ou sans moto, tendrement ou plus pudiquement.

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