mardi 26 janvier 2010

Bibliothèque de travail

A la faveur de la livraison par un ami d’une pincée de BT des années 50-60, j’évoquerai ce monument de l’école, en me livrant sans retenue à la nostalgie. Pourquoi s’excuser toujours, d’avoir aimé? Les monuments ne sont pas que des constructions épaisses et froides, défiant le temps pour finir en cartes postales, ils peuvent être aussi le résultat d’un travail collectif toujours remis en cause. Les piles de ces brochures depuis le numéro 1 « chariots et carrosses » constituent un beau portique pour des générations d’enfants qui se sont documentées à partir du travail d’autres élèves. « La collection de brochures hebdomadaires pour le travail libre des enfants » comme le précisait cette série au titre peu porteur aujourd’hui en terme marketing avec ce mot « travail » piétiné, éreinté jusqu’aux marches des palais républicains. Comme s’est démodé le terme école « moderne » nom du mouvement poursuivant l’œuvre de Freinet qui commença la collection en 1932. En 2007, PEMF la société qui éditait cet outil était mise en liquidation judiciaire.
C‘est l’esprit des lumières qui animait cet instituteur des Landes produisant une documentation très complète et accessible sur « les dunes de Gascogne », ou ces enquêtes réalisées par des élèves de l’aérium Normandie ( pavillon 15) qui ont abouti au numéro sur « les cités lacustres ». L’encyclopédie à la portée des enfants, tous prioritaires.
« Combien de fois n’as-tu rêvé de faire l’un de ces magnifiques voyage à bord d’un des splendides avions commerciaux modernes ! Sais-tu, cependant que ces vols si agréables sont le fruit de la peine des hommes » ouvre le numéro 105 : « Sur les routes du ciel ». Un autre temps.
L’optimisme quant aux techniques allait aussi pour l’espoir en un monde plus juste : dans ce numéro consacré à un enfant chinois et sa famille en 1960 :
« A l’automne, Tchen Lo-Ming et son frère passaient tout leur temps libre près du grand chantier de construction. Il y a seulement deux ans, l’endroit était inondé et dangereux ; les arbres du bord de la rivière n’ont pas été abattus et les enfants y retrouveront de la verdure »
Une autre planète.
Révisions délicieuses, et aussi des occasions d’apprendre : ainsi les cothurnes en illustration « sont des chaussures de scène pourvues de semelles hautes de 20 à 30 cm.Pour être aperçus du public qui se trouvait très loin de la scène, les acteurs afin d’augmenter leur taille, chaussaient des cothurnes. Cela les obligeait à revêtir de longues robes qui dissimulaient leurs pieds. »

1 commentaire:

  1. ce cher Célestin et tous ceux qui ont oeuvrés à "La bibliothèque du travail"
    Plus fiable bien souvent que nombre d'articles farfelus sur la toile !

    Le beau travail des gamins devenus encyclopédistes
    J'ai la nostalgie des B.T.
    M.T.J.

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