lundi 6 octobre 2008

« Entre les murs » : vrai de vrai.

J’avais aimé la vérité du livre (dans mes archives au mois de mai). D’emblée je m’oblige à réviser une de mes opinions quasiment inaltérable qui consiste à trouver un film forcément moins profond que le roman : c’est un plaisir différent, mais j’ai vraiment apprécié la sincérité du film. Et pourtant ce n’était pas gagné ! La saturation médiatique m’avait fait reculer jusque là.La prof honoraire avec qui j’ai partagé ces bons moments d’émotion avait plutôt envie de rempiler à la sortie tant les situations appellent l’empathie, voire des corrections de certaines maladresses. Reprendre l’éternelle cape qui nous permet de croire que nous pouvons agir sur le cours des choses, voire du cours… tout court. Essayer de s’y prendre autrement : bien malin qui pourrait mieux faire. Je parle d’un autre temps, d’autres lieux, mais j’étais plus exigeant avec mes CM2 dans leur expression écrite que ce prof avec ses quatrièmes. Parmi les nombreux articles consacrés au film, la phrase de Montessori « Il faut se mettre à la portée des élèves, pas à leur niveau » me paraît vraiment juste. Mais le bon mot « entre quatre planches » s’il convient à décrire le sort réservé à l’école par Sarkos, ne peut s’appliquer au collège Dolto vivement décrit dans ce film. C’est tout le contraire la vie, l ’énergie, les promesses de la jeunesse qui débordent ! Bel hommage aux professeurs, comme dans « Etre et avoir », ils ne sont pas parfaits mais humains, pas caricaturés ni idéalisés : des travailleurs qui font au mieux, loin des démagogies. Inutile de citer les meilleures scènes ; le mieux c’est d’aller voir. Mais si…une: le défilé des parents, très juste. « Entre les murs » pourrait signifier une étanchéité au monde ; en quelques plans, les murs de la classe ne sont plus : le monde et sa misère déboulent, avec ses faux espoirs, ses contradictions, ses incompréhensions. Il a toujours été là. Bégaudeau a cessé d’être prof, ma copine avait envie d’assurer le remplacement. Le temps d’un film.

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