« Je suis ton miroir », le conférencier devant les
amis du musée de Grenoble présente l’artiste portugaise contemporaine née à
Paris en 1971.
Ses premiers travaux jugés « trop féminins » vont
l’amener à accentuer son côté « Ouvrage de dames ». Un habillage
d’un « Taureau »
recouvrant la virilité animale et humaine, va être un premier succès, qu’elle
va dupliquer en « Crabes » «
Grenouilles ». Elle fonde une coopérative pour aller par exemple
vers une fine couverture ouvragée d’un « Piano dentelle ». Dans «
La sainte famille » Joseph est athlétiqueet « Madame du Barry » voit
son charme renouvelé.Dans le registre féminin, les escarpins « Dorothy » renommés
aussi
« Marilyn »,
« La mariée mise à nu par ses
célibataires même ».Elle propose de plus en plus des tailles géantes tout en
préservant la minutie de ses ouvrages au crochet, au tricot, en couture.
Elle a
transformé un lieu de passage du musée de Sao Paulo, « Contamination ».Elle reprend un symbole populaire de la culture portugaise, « Le
cœur de Viana », emblème de la piété et de l’amour, se portant en
collier en filigrane d’or, en tatouage. Sur un air d’Amalia Rodriguez, elle
fait tourner ses « Cœurs indépendants » composés de fourchettes en plastique courbées
à la chaleur à Versailles en 2012. Depuis 2008, le château accueille des
artistes contemporains, comme jadis, offrant aux visiteurs d’Ile de France des
prétextes pour revenir, après quelques visites historiques avec leurs petits
enfants. « Le pavillon des
thés » reprend en fer forgé les motifs des balcons. « Le
dauphin et la dauphine », clin d’œil à la langouste téléphonique Dalinienne,
est l’occasion de rappeler que Louis XIV eut 6 enfants légitimes morts avant
lui et une vingtaine d’illégitimes qui compteraient 500 descendants.Le « Lilicoptère » vaut son
pesant de plumes. « Marie Antoinette » par Adolf Ulrich Wertmüller aimait
le rose.Parmi les 2300 pièces de la demeure royale, Vasconcelos installe
dans la galerie des batailles de 120
m de long, « Royal Valkyrie » gigantesque
créature aquatique avec
servantes du Dieu Odin, sur le point d’emporter les
héros vers le Walhalla.
L’incomprise à ses débuts est désormais à la tête d’une
entreprise d’une quarantaine de personnes, comme Rubens ou Rembrandt en leur temps, pouvant mettre au point un
bouquet de fers à repasser s’épanouissant « A toute vapeur »
tout en diffusant du parfum. Il a fallu
des cordistes pour installer « Egeria » au Musée
Guggenheim de Bilbao où à l’extérieur était exposé un « Solitaire »
en jantes de voitures et gobelets de plastique. « Simone »
comme Weill et De Beauvoir étale ses tentacules sur 30 m au Bon Marché qui avait
inspiré « Au bonheur des dames » de Zola.Comme « La Pagode de Chanteloup », une
« fabrique » destinée à la décoration, elle propose à la fondation
Rothschild un « Wedding Cake » composé
de 25 000 carreaux et 1300 pièces en
céramique pour les jardins de Waddesdon Manor.Dans la chapelle du château de Vincennes,
un « Arbre
de vie » aux 110 000 feuilles tissées à la main, représente
un laurier en hommage à « Apollon et Daphnée » du Bernin.
Sur le socle du chef d’œuvre aux feuilles
transparentes, taillé dans le même bloc de marbre, le commanditaire avait
inscrit :
« Tel qui court après les
plaisirs fugaces s'emplit les mains de feuilles mortes
ou cueille des fruits
amers. »Pour le défilé Dior de 2023/24, dans une ambiance sous-marine,
« Valkyrie
Miss Dior » composent un patchwork de tissus
floraux en broderie et dentelles, perles et strass.
Elle qui utilise souvent les citations mérite
celle-ci :
« travail
enchanteur, effervescent et souvent démesuré. »